Sortie de l'ouvrage collectif : « Sous la peau de l'ours - L’humanité et les ursidés : approche interdisciplinaire »
Publié le : 2 novembre 2017 | Auteur : Jérôme POUILLE
J'ai l'immense plaisir de vous faire part de la sortie le vendredi 27 octobre dernier de l'ouvrage collectif « Sous la peau de l'ours - L’humanité et les ursidés : approche interdisciplinaire » sous la direction de Karen Hoffmann-Schickel, Pierre Le Roux et Éric Navet et publié aux éditions Connaissances et savoirs dans la collection Sources d'Asie.
Cet ouvrage collectif ambitionne de présenter un état des lieux des relations, passées et présentes, entre êtres humains et ursidés. Il mêle les communications de vingt-six chercheurs du CNRS, du Muséum national d’Histoire naturelle et autres institutions et universités, des spécialistes non-statutaires, des photographes et doctorants en ethnologie et éthologie, tous réunis par leur intérêt porté aux ursidés ou aux relations homme animal.
En 2017, on compte huit espèces d’ursidés, grands mammifères plantigrades, réparties en cinq genres distincts : Ailuropoda, Helarctos, Melursus, Tremarctos, Ursus. Ces espèces vivent dans des habitats très distincts, entre la banquise, les forêts boréales d’Amérique du Nord et d’Asie, les forêts tempérées d’Europe, les forêts tropicales ou équatoriales d’Asie du Sud-Est et d’Amérique du Sud, aux exceptions notoires de l’Afrique et de l’Océanie.
Tous les peuples au contact avec l’ours lui ont accordé une place particulière dans leurs bestiaires, mythes et croyances. Pour de nombreuses sociétés, l’ours, vu comme frère ou double de l’homme, est admiré et vénéré car s’il a la capacité d’hiverner, qui étonne, plantigrade, il ressemble à l’être humain : tous deux sont omnivores et ont le gros orteil non-opposable, permettant la station debout. Mais, l’ours est aussi redouté et symbolise le « sauvage » qui subsiste en tout homme. Chasser l’ours, c’est également tuer cet élément bestial, plus spécifiquement les pulsions imprévisibles que l’homme porte en lui.
Aujourd'hui, l’ours sauvage est menacé de manière planétaire, victime de chasses illégales, du déboisement, de la pollution, de l’expansion démographique, de l’urbanisation, de l’industrialisation, du dérèglement climatique, c’est-à-dire de la mondialisation et, plus largement, de l’anthropisation du monde, de même que son « frère » humain victime de ses propres errances inconséquentes. Les ours sont objet de haine et de fascination, poursuivis jusqu'à l’éradication, défendus et protégés, offerts aux petits et grands sous forme de peluches. Quelle place réelle, imaginaire, fantasmée ou rêvée, peut encore espérer avoir ce prédateur considéré comme une sorte de roi des forêts, et qui est-il vraiment ?
Au fil des 690 pages de l'ouvrage, les différents auteurs auxquels ont fait appel les directeurs de l'ouvrage ont chacun eu en charge un chapitre de l'ouvrage de sorte que toutes les espèces d'ours soient balayées et diverses facettes des liens étroits entre ours et hommes abordées.
J'ai eu le privilège d'être l'auteur du chapitre 14 intitulé « La conservation in situ du panda géant, ours entouré de symboles et au rayonnement international, se joue aussi à l’échelon local dans des projets intégrés de conservation et de développement », pages 347 à 418 de l'ouvrage collectif.
Ce chapitre, consacré au panda géant, aborde les thèmes suivants sous forme de sous-chapitres :
- Un ours bien connu depuis des millénaires dans l’Orient mystérieux
- Comment l’existence du panda fut rapportée au monde occidental
- Un trophée de chasse
- La diplomatie du panda, l’ère des cadeaux d’État
- Du cadeau d’État au prêt commercial
- L’animal convoité par l’Occident se meurt dans ses forêts
- Le début des efforts de conservation sous la pression du WWF et de l’Occident
- La période post-moratoire des prêts de courte durée
- Une diplomatie du panda moderne, compatible avec la conservation
- Des projets intégrés de conservation et de développement, une approche où besoins des communautés locales et conservation du panda géant sont intimement liés
- Le paiement pour services rendus à l’environnement : une politique incitative à la restauration des habitats dont les bénéficiaires sont les communautés locales
- Des témoignages qui montrent que le trésor national chinois est épargné du braconnage et au cœur de l’attention des populations locales
- Le panda géant, une espèce-parapluie
Je remercie très sincèrement Karen Hoffmann-Schickel, Pierre Le Roux et Éric Navet de m'avoir accordé leur complète confiance pour la rédaction de ce chapitre, malgré que je ne sois pas chercheur statutaire. Cela a été l'occasion pour moi de me replonger dans les différents aspects de la diplomatie du panda, du lien ancestral entre les populations chinoises et leur trésor national, des premières recherches in situ sur l'espèce et du cri d'alarme sur les menaces grandissantes qui allaient la conduire tout droit à l'extinction dans les années 1990. Enfin, cette décennie a marqué aussi l'émergence d'une prise de conscience internationale dont l'écho en Chine a propulsé les prises de conscience de la nécessité d'agir pour la conservation de l'ours vitrine, dont les projets de protection ont su intégrer les communautés locales qui vivent au plus près de l'habitat du panda, une double stratégie indissociable pour le succès des programmes de conservation ; le tout sous l'impulsion constante de l'ONG internationale WWF.
SOUS LA PEAU DE L'OURS
L’humanité et les ursidés : approche interdisciplinaire
Sous la direction de Karen HOFFMANN-SCHICKEL, Pierre LE ROUX, Éric NAVET
Préface de Raymond PUJOL professeur émérite au Muséum national d’Histoire naturelle
Éditions Connaissances et Savoirs (CS) - Paris
Collection « Sources d’Asie » (dirigée par Pierre Le Roux & Bernard Sellato)
Nombre de pages : 690
ISBN : 978-2753905245
Edition brochée et édition électronique
Langue : français (& anglais pour certains chapitres)
Format : 140 x 200 mm
Prix public TTC version papier : 51,50 €
Prix public TTC version numérique : 15,99 €
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Karen HOFFMANN-SCHICKEL, docteur en anthropologie sociale, étudie la relation homme-animal chez les Sâmes du nord de l’Europe. Pierre LE ROUX professeur à l’Institut d’ethnologie de l’université de Strasbourg, spécialiste de l’Asie du Sud-Est, enseigne notamment l’ethnozoologie. Éric NAVET professeur d’ethnologie émérite dans le même institut, s’intéresse aux relations entre environnements visibles et invisibles chez les Indiens Ojibwé (Canada) et Teko (Guyane), tous trois membres du laboratoire SAGE (UMR 7363 CNRS & université de Strasbourg).
Ils ont fait appel à des praticiens de diverses disciplines (archéologie, ethnologie, éthologie, histoire, droit, naturalisme, photographie, psychanalyse) : Rose-Marie ARBOGAST (archéozoologue, directrice de recherche au CNRS, chargée de cours à l’université de Strasbourg et membre du laboratoire ARCHIMEDE, UMR 7044 CNRS & université de Strasbourg), Romane BATUT (diplômée d’un master 1 anthropologie sociale de l’EHESS, étudiante en master 2 d’ethnologie, université de Strasbourg), Sébastien BAUD (docteur en anthropologie sociale et en ethnologie, chargé de cours à l’université de Strasbourg, chercheur associé à l’Institut d’ethnologie de l’université de Neuchatel (Suisse) et à l’Institut francais d’études andines-IFEA, Lima, Pérou), Philippe BOBOLA (docteur en phy-sique, biologiste, anthropologue et psychanalyste), Sophie BOBBÉ (ethnologue, chercheur associé au Centre Edgar Morin http://www.iiac.cnrs.fr/cetsah/ sous cotutelle du CNRS et de l’EHESS), Laine CHANTELOUP (maître de conférences en géographie à l’Institut universitaire de technologie de l’université de Limoges et membre du laboratoire CNRS Géolab UMR 6042), Karen HOFFMANN-SCHICKEL, Marie-Françoise GUÉDON (anthropologue, professeur à l’université d’Ottawa, Canada), Arthur VAN HOEY (chercheur en anthropologie, histoire de l’art et droit), Nicolas LESCUREUX (chargé de recherche CNRS, ethnoécologue, membre du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive-CEFE de Montpellier), Gérard LESER (historien et folkloriste spécialiste de l’Alsace, président de la Société d’histoire du val et de la ville de Munster, Pierre LE ROUX, John LINNELL (écologue, chercheur au Norvegian Institute for Nature Research-NINA, Trondheim, Norvège), Colette MÉCHIN (ethnologue, directrice de recherche émérite au CNRS), Pierre MORÈRE (planteur de café et producteur de miel au Vietnam chez les Mnong Cil, directeur de la société Jangala, commerce équitable), Éric NAVET, Zoltán NAGY (professeur et responsable du Département d’ethnographie et d’anthropologie culturelle, Faculté des humanités, université de Pécs, Hongrie), Jean-Noël PASSAL (ethnozoologue, diplômé en droit, diplômé de l’École des Hautes études en sciences sociales de Toulouse, spécialiste de la chèvre, du loup et de l’ours), Jérôme POUILLE (spécialiste du panda géant Ailuropoda melanoleuca, ambassadeur des pandas géants de Chengdu fondateur du site internet www.panda.fr dédié à cette espèce), Vladimir RANDA (ethnologue, chargé de cours à l’Institut national des langues et civilisations orientales-INALCO, membre du laboratoire des langues et civilisations à tradition orale-LACITO du CNRS), Philippe RICORDEL (naturaliste, photographe), Herman ROOTE (Amérindien Ojibwé, membre de la première nation de Saugeen dans l’Ontario, ancien policier et administrateur foncier dans sa communauté, photographe), Cécile SARABIAN (doctorante en écologie comportementale et biologie évolutive à l’université de Kyoto, Japon), Bernard SELLATO (ethnologue, directeur de recherche émérite au CNRS, membre du Centre Asie du Sud-Est-CASE, UMR 8170 CNRS & EHESS), Jochen SOHNLE (professeur de droit public à l’université de Lorraine).
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