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Accès rapide aux chapitres de la page :

         Introduction

         2006, une première réintroduction qui aboutit à un échec

         Post-séisme, à partir 2009, plusieurs projets de formation de pandas captifs à la vie sauvage voient le jour

                    Le projet porté par le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi

                    Le projet porté par la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant

                    Le projet porté par le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant

         2012, Tao Tao devient le second panda né en captivité à être réintroduit

         2013, Zhang Xiang est relâchée à son tour

         2014 et 2015, poursuite du programme avec la réintroduction de deux autres pandas

         2016, Hua Yan et Zhang Meng sont relâchées en même temps

         2017, Ying Xue et Ba Xi sont relâchés en même temps

         2018, Xiao Hetao et Qin Xin sont relâchés dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou

         Pourquoi le choix de la réserve naturelle de Liziping comme site de réintroduction ?

         Questions et avenir du programme de réintroduction

 

 

Introduction

 

Rappelons que l'objectif final des programmes d'élevage en captivité est la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel. Cependant, cette réintroduction doit être préparée et les exemples de réintroduction de gros mammifères ne sont jamais simples.

En 1991 et en 1997 eurent lieu deux réunions d'experts, dont le but était d'examiner la possibilité de réintroduire des pandas en milieu naturel.  L'évaluation de la faisabilité ou non de relâcher des pandas captifs dans la nature repose sur des critères types définis par l'Union International de Conservation de la Nature (UICN). La conclusion générale à l'issue de la réunion tenue en 1997 dans la réserve naturelle de Wolong était que « la réintroduction de pandas géants n'est pas souhaitable à l'heure actuelle ». Les participants ont conclu que les activités les plus importantes pour promouvoir la conservation de l'espèce sont la protection de son habitat naturel et la recherche scientifique centrée sur les populations sauvages et leur habitat. En 2000, une troisième évaluation sur la faisabilité de réintroduire des pandas captifs dans la nature a abouti à la même conclusion : la conservation in situ et la recherche restent les alternatives les plus viables à l'heure actuelle.

Cependant, avec les efforts sans précédent depuis le début des années 2000 pour la protection du panda géant et de son habitat et l'augmentation du nombre de pandas en captivité, la réintroduction apparaît aujourd'hui comme prioritaire et devrait le rester dans les stratégies futures. En témoignent les expérimentations lancées par les principales institutions chinoises qui élèvent des pandas en captivité.

 

A noter qu'il convient de différencier les deux cas suivants :

 

   - Premier cas : la remise en liberté de pandas sauvages (nés dans le milieu naturel) qui vivaient déjà dans le milieu naturel et qui ont été capturés puis placés temporairement en captivité le temps de soins ou qu'ils se rétablissent suite à une blessure ou une famine. Le motif de capture et la durée passée en captivité sont déterminants pour envisager ou non une réintroduction. A ce jour, seuls des individus jeunes ou en âge de se reproduire, et sans pathologie importante peuvent être réintroduits et à la stricte condition qu'ils soient restés peu de temps en captivité et qu'ils n'aient pas perdu leur instinct sauvage ; autrement dit qu'ils soient capables de reprendre facilement et sans délai une vie sauvage sans l'intervention de l'homme. Citons par exemple le cas de la femelle Lu Xin, secourue en mars 2009 dans les Monts Qionglai, qui avait été relâchée une fois soignée, un mois plus tard, dans la réserve naturelle de Liziping, pour renforcer les effectifs dans cette zone géographique stratégique. Depuis, Lu Xin est devenue mère comme l'ont démontré récemment les photographies des appareils à déclenchement infrarouge installés dans la réserve. Citons également l'exemple d'un autre panda, une femelle secourue le 17 mars 2015 dans la réserve naturelle de Wolong, affaiblie et léthargique, puis placée à la base de Gengda Shenshuping pour rétablissement, et relâchée un peu plus d'un mois après, le 29 avril dans la réserve naturelle de Wolong après 43 jours de traitement en captivité. Citons aussi le cas d'une femelle trouvée le 5 avril 2019 dans le village de Jinzigoucun (金字沟村), rattaché à la commune de Guoyuanxiang (郭元乡), dans le comté de Jiuzhaigou (province du Sichuan), et capturée deux jours plus tard alors que son état devenait préoccupant, soignée en captivité, puis relâchée le 15 juin 2019 également dans le comté de Jiuzhaigou après une évaluation minutieuse de son état de santé et de ses capacités à avoir conservé un instinct sauvage. Prenons enfin l'exemple de la femelle nommée Tang Tang, secourue le 9 décembre 2020 dans la réserve naturelle de Foping alors qu'elle présentait une blessure purulente et infectée de 20 cm par 18 au niveau de l'omoplate, puis soignée à la station toute proche de Sanguanmiao puis dans un second temps à la base de Louguantai du Centre de sauvetage des animaux sauvages du Shaanxi (Shaanxi Wild Animal Rescue Center) avant d'être relâchée le 20 mai 2021 à Huodiba, le même site où elle avait été trouvée en décembre.

A lire :

        > Tang Tang, secourue en décembre dernier dans la réserve naturelle de Foping (monts Qinling) et soignée pendant plus de 5 mois, a été relâchée aujourd'hui dans son habitat naturel (20 mai 2021)

        > Une femelle panda sauvage blessée a été secourue dans la réserve naturelle de Foping (monts Qinling) et nommée Tang Tang (20 janvier 2021)

        > Un panda sauvage secouru en avril dernier a été soigné puis relâché dans son milieu naturel (17 juin 2019)

        > Un panda sauvage s'invite dans un village du comté de Jiuzhaigou (province du Sichuan) (8 avril 2019)

        Lu Xin, secourue puis relâchée dans la réserve naturelle de Liziping en 2009, est devenue mère dans le milieu naturel (31 août 2015)

        > Le panda sauvage secouru le 17 mars dernier a été relâché dans la réserve naturelle de Wolong (29 avril 2015)

        > Deux pandas sauvages récemment secourus dans les comtés de Wenchuan et Qingchuan, dans la province du Sichuan (25 avril 2015)

        > 21 février 2012 : La réserve naturelle de Liziping semble adaptée pour accueillir des réintroductions futures

        > 5 mai 2010 : Qu'est devenue Lu Xin, une femelle panda sauvage secourue, soignée et relâchée il y a un an

        > 1er juin 2009 : Des nouvelles de Lu Xin, une femelle panda sauvage secourue le 25 mars dernier et relâchée le 29 avril dans la réserve naturelle de Liziping

        > 29 avril 2009 : Le panda sauvage secouru le 25 mars dernier dans les Monts Qionglaishan et baptisé Lu Xin a été relâché dans les Monts Xiaoxiangling

        > 25 mars 2009 : Un panda sauvage malade secouru dans la province du Sichuan

 

   - Second cas : la réintroduction dans la nature de pandas nés en captivité, qui n'ont donc jamais connu le milieu naturel avant d'être relâché. C'est ce second aspect qui est développé dans cette page et qui obéit au programme de réintroduction voulu et porté par le ministère chinois chargé des forêts (State Forestry Administration).

A ce jour, 13 pandas nés en captivité ont été relâchés dans le milieu naturel (voir les détails plus bas sur cette page) :

     1- Xiang Xiang (mâle) le 28 avril 2006, dans la réserve naturelle de Wolong. Retrouvé mort le 19 février 2007.

     2- Tao Tao (mâle) le 11 octobre 2012, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.

     3- Zhang Xiang (femelle) le 6 novembre 2013, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.

     4- Xue Xue (femelle) le 14 octobre 2014, dans la réserve naturelle de Liziping. Retrouvée morte un peu plus d'un mois après, le 23 novembre 2014. 

     5- Hua Jiao (femelle) le 19 novembre 2015, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.

     6 & 7 - Qian Qian (femelle) et He Sheng (mâle) au début de l'été 2016, dans la réserve naturelle de Liziping. He Sheng a été retrouvé mort le 28 septembre 2016. Qian Qian, blessée, a été recapturée à la fin de l'été 2016.

     8 & 9 - Hua Yan et Zhang Meng (deux femelles) le 20 octobre 2016, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.

     10 & 11 - Ying Xue (femelle) et Ba Xi (mâle) le 23 novembre 2017, dans la réserve naturelle de Liziping. Toujours en vie.

     12 & 13 - Xiao Hetao (femelle) et Qin Xin (femelle) le 27 décembre 2018, dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou. Toujours en vie.

 

 

2006, une première réintroduction qui aboutit à un échec

 

Le 28 avril 2006 est une date clée car ce jour là Xiang Xiang, un mâle de 4 ans, est devenu le premier panda né et élevé en captivité à être réintroduit dans le milieu naturel (dans la réserve naturelle de Wolong). Cette réintroduction est intervenue après trois ans de « préparation » pour l'animal dans le centre de Wolong. A l'époque, Dermott O'Gorman, délégué pour la Chine du Fonds mondial pour la nature (WWF), expliquait que les chances de survie de Xiang Xiang étaient incertaines. « C'est assurément un événement majeur », avait-il dit. « Mais une fois lâché dans la nature, l'animal va devoir faire face à tous les problèmes auxquels sont confrontés ses congénères sauvages (...). Il y a vraiment beaucoup d'inconnus dans tout cela. »

Xiang Xiang est né au centre de Wolong le 25 août 2001. Jusqu'à ses 2 ans, il a été élevé en captivité comme les autres pandas.

En avril 2002, le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant a sélectionné un site à Hetaoping, compris entre 2 075 et 2 145 m d'altitude, pour y établir une base pour une formation de pandas à vivre dans des conditions semi-naturelles. La construction du centre a été terminée en avril 2003 et le petit enclos semi-naturel occupait environ 30 000 m².

Après l'observation de plusieurs pandas, Xiang Xiang a été sélectionné au printemps 2003 pour suivre la formation. Le 8 juillet 2003, Xiang Xiang a été transféré du centre de Wolong vers le centre de formation, dans le petit enclos. Au départ, un soigneur le guidait vers la nourriture. Progressivement Xiang Xiang a appris à sélectionner les bambous et à s'adapter aux conditions rigoureuses de l'hiver.

L'enclos de taille moyenne (240 000 m²) a été terminé en mai 2004 et se trouvait à une altitude comprise entre 2 165 et 2 480 m. Les ressources en eau étaient abondantes et les bambous suffisants pour 1,5 à 2 ans. Xiang Xiang a été déplacé dans le second enclos le 15 septembre 2004, équipé d'un collier. Il y passe avec succès son second hiver et sélectionne ses bambous et la ressource en eau. En avril 2005, les chercheurs stoppent l'apport de nourriture. Xiang Xiang est de plus en plus indépendant, commence à établir son propre territoire et grimpe aux arbres au moindre bruit inhabituel.

En février 2006, à l'âge de 4,5 ans, Xiang Xiang remplit les conditions pour être relâché. Après un examen médical complet le 27 avril 2006 et équipé d'un collier GPS, il est relâché le lendemain.

  

Xiang Xiang, réintroduit dans le milieu naturel le 28 avril 2006

  

Mais malheureusement, Xiang Xiang a été retrouvé mort moins d'un an après avoir été relâché, le 19 février 2007. Son cadavre a été retrouvé le 19 février sur un sol couvert de neige dans les forêts. Xiang Xiang, qui pourrait avoir fait une chute après avoir combattu des pandas sauvages pour de la nourriture ou un territoire, « souffrait de fractures des côtes et de blessures internes », a déclaré le centre de recherches sur le panda géant de Wolong. Tout était parfait jusqu'au 22 décembre 2006, date à laquelle Xiang Xiang avait été retrouvé blessé. Il avait été envoyé au centre pour des traitements avant d'être relâché à nouveau une semaine plus tard. Il semblait retrouver une vie normale mais les signaux émis par le système de suivi dont il était équipé se sont brutalement interrompus le 8 janvier 2007. Zhang Hemin, le directeur du centre de Wolong, avait alors déclaré : « Nous sommes tous attristés pour Xiang Xiang, mais cela ne veut pas dire que le projet est un échec. Les leçons que nous avons tirées de ce qui est arrivé à Xiang Xiang nous permettront de nous adapter et d'améliorer le projet. » Selon Li Desheng, le directeur adjoint du centre de Wolong, le cas de Xiang Xiang prouve que la communauté de pandas sauvages est réticente à accepter des mâles extérieurs. « Nous avons choisi Xiang Xiang parce que nous pensions qu'il était un mâle fort et ainsi qu'il devrait avoir plus de chance de survie dans un environnement naturel difficile. Mais les autres pandas mâles ont clairement perçus Xiang Xiang comme une menace. » Fan Zhiyong, le directeur du programme « espèces » de la branche chinoise du WWF, avait alerté les scientifiques de Wolong sur la nécessité d'être plus prudent dans la sélection du lieu où sont relâchés les pandas élevés en captivité. « L'aire où Xiang Xiang a été introduit est le territoire de plusieurs pandas et est également trop restreinte. Peut-être que la prochaine fois, les scientifiques devraient choisir un lieu avec moins de pandas. » Avis plus nuancé, celui de Sybille Klenzendorf, la directrice du programme « espèces » au WWF, qui explique que les programmes comme celui de Wolong sont chers et aboutissent rarement à un succès. « C'est moins cher et plus facile d'investir dans la protection des habitats sauvages », ajoutant que le WWF travaille dans ce sens pour les pandas. Elle explique que « les grands mammifères sont très sophistiqués dans leurs stratégies de vie dans le milieu naturel. Leur apprendre cela est presque impossible. » Klenzendorf explique que les programmes d'élevage en captivité sont utiles, spécialement pour éduquer et sensibiliser le public. Les ressources dédiées à la réintroduction devraient mieux être fléchées pour enrayer les menaces qui pèsent sur le panda. « La captivité ne sauvera pas le panda. »

 

A lire : Les actualités consacrées à la réintroduction de Xiang Xiang :

        > 30 Mai 2007 : Décès de Xiang Xiang, le panda remis en liberté l'an dernier

        > 28 Avril 2006 : Xiang Xiang, le premier panda géant né en captivité et relâché dans la nature

        > 21 Février 2006 : Retour prochain d'un panda géant à la vie sauvage

        > 15 juillet 2003 : La Chine prépare les pandas géants au retour à la vie sauvage

 

Le Centre chinois de recherches et de conservation sur le panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) a, après cet échec, présenté un certain nombre d'autres pistes de réintroduction. Cependant, ces projets ont tous été stoppés avec le séisme du 12 mai 2008 qui a en partie détruit le centre de Wolong.

 

A lire : Les réflexions postérieures à l'échec de la réintroduction de Xiang Xiang :

        > 14 Novembre 2007 : Nouveau projet de réintroduction

        > 8 Juin 2007 : Des experts chinois étudient comment lâcher des femelles pandas dans la nature

 

 

Post-séisme, à partir de 2009, plusieurs projets de formation de pandas captifs à la vie sauvage voient le jour

 

A partir de février 2009, un certain nombre de nouveaux projets vont voir le jour. Ils sont portés par les trois grandes institutions qui hébergent une population captive de pandas géants suffisamment importante en termes de nombre d'individus pour élever l'espèce en captivité c'est-à-dire faire reproduire les adultes et prendre soin des jeunes auxquels ils donnent naissance ; à savoir :

   - le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi (Shaanxi Province Wild Animal Rescue & Breeding Center, souvent abrégé SWARC pour Shaanxi Wild Animal Rescue Center),

   - la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding ; abrégée CRBGPB),

   - le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda ; abrégé CCRCGP). 

A ce jour, seul le programme porté par le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant a déjà abouti à la réintroduction avec succès de pandas nés en captivité dans le milieu naturel. 9 des 11 pandas réintroduits à ce jour sont issus de ce centre, les 2 autres (He Sheng et Qian Qian) sont issus du programme porté par la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant. Ces deux pandas ont malheureusement subi des blessures de nature indéterminée, He Sheng en est mort tandis que Qian Qian a pu être localisée et recapturée pour être soignée.

 

Le projet porté par le centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi (SWARC) et mené à la base de Taping, dans les Monts Qinling (province du Shaanxi) :

Le Centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi (Shaanxi Province Wild Animal Rescue & Breeding Center) a inauguré le 16 septembre 2009 une nouvelle base, située dans la vallée de Taping (ville de Hanzhong, comté de Foping, province du Shaanxi), spécifiquement dédiée à l'entraînement de pandas captifs à la vie sauvage. La construction de cette base avait débuté en 2007. Il s'agit de la première base des Monts Qinling construite dans l'objectif de réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel.

Trois pandas, tous nés dans le milieu naturel et secourus dans le comté de Foping suite à une blessure ou une maladie, ont été les premiers à être placés dans cette base pour commencer leur nouvelle vie, dans un enclos d'environ 9 hectares où l'environnement est similaire à l'environnement naturel.

Cependant, les informations émanant de cette base sont trop rares, voire parfois contradictoires, si bien qu'il est difficile de savoir réellement combien de pandas y sont hébergés à ce jour. Fréquemment, des articles de presse parlent du lancement dans cette base d'un programme de formation de pandas à vivre dans des conditions semi-naturelles, mais à l'examen des photos et des articles, cette base semble plutôt être pour le moment une annexe du Centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi sans réel objectif de réintroduction derrière. Il semblerait que des pandas y soient transférés puis repartent vers le centre principal de Louguantai.

 

La base de Taping, dans le comté de Foping, et les trois pandas Cheng Cheng, Da Bao et A Bao - 29 mars 2011
(remerciements & © Leouu -
blog.sina.com.cn/leouu)

 

Comme tempéré plus haut, il semblerait que cette base ne soit pour l'instant qu'à un stade très précoce de recherche et d'expérimentation en lien avec la réintroduction, et que par conséquent une réintroduction à court terme ou même à moyen terme soit à exclure.

 

A lire : Les actualités consacrées à la base de Taping :

        > 23 août 2010 : Des nouvelles des 3 pandas placés à la base de réintroduction de Taping (Shaanxi)

        3 décembre 2009 : Inauguration en septembre dernier d'une base dans les Monts Qinling pour l'entraînement des pandas captifs à la vie sauvage 

 

Le projet porté par la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant, dans son antenne de Dujiangyan, dans les Monts Qionglai (province du Sichuan) :

La Vallée du Panda (Panda Valley), une base également connue sous le nom de Centre de Dujiangyan Chengdu de recherches sur le terrain sur les pandas géants (Dujiangyan Chengdu Field Research Center for Giant Pandas), a été inaugurée le 11 janvier 2012 et est implantée dans le village de Baima (commune de Yutang) dans la banlieue de la ville de Dujiangyan, au nord-ouest de la ville de Chengdu. Cette base est une antenne de la base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant (Chengdu Research Base of Giant Panda Breeding) et elle spécifiquement conçue pour mener des recherches sur la réintroduction potentielle dans la nature de pandas nés en captivité.

Il faut compter une grosse heure de route pour rejoindre la base de Dujiangyan depuis Chengdu.

 

L'entrée de la Vallée du Panda - 24 mai 2013 - © Jérôme POUILLE

 

La base de Chengdu souhaite étudier la faisabilité de réintroduire dans le milieu naturel, ou non, des pandas nés en captivité. Ils ont pour cela établi cette nouvelle base dans la vallée de Majiagou, ville de Dujiangyan. Les travaux ont débuté en mai 2010 et la première partie de la base a été inaugurée en janvier 2012.

En 2014 et 2015, la base a évolué avec notamment la création d'un nouvel enclos. Il s'agit d'un enclos semi-naturel, établi dans la colline juste derrière les enclos N°2 et N°3. En fait, une partie de la forêt a été clôturée. Cette zone fait 3,8 hectares et son altitude est comprise entre 855 et 773 mètres. La circonférence de l'enclos est de 761 mètres et 30 caméras ont été installées sur les clôtures pour prévenir toute intrusion. Cet enclos semi-naturel est relié via un passage à l'enclos N°3a.

La stratégie de Chengdu est d'expérimenter une méthode où c'est l'homme qui va apprendre à l'animal né en captivité un ensemble de réflexes afin qu'il puisse être de plus en plus autonome et qu'il appréhende son environnement de la meilleure façon qu'il soit. Ainsi, quelques experts vont travailler quotidiennement pendant plusieurs mois avec un panda et lui apprendre comment rechercher sa nourriture, trouver un point d'eau, anticiper d'éventuels prédateurs. C'est un long travail d'apprentissage, où la complicité entre l'animal et l'homme est la clef de la réussite. L'objectif est que l'individu acquiert progressivement des instincts sauvages.

L'enclos semi-naturel comprend des plateformes de nourrissage, des zones pour boire et un abri « camouflé ».

Pour expérimenter sa méthode, la base de Chengdu s'appuie sur les travaux de Ben Kilham et John Spotila avec les ours noirs qui ont abouti à des réintroductions avec succès. La méthode a également été appliquée avec succès aux éléphants et aux rhinocéros au Kenya, aux orang-outans à Bornéo, aux ours malais en Indonésie et aux tamarins-lions dorés au Brésil. Pour déployer son programme de réintroduction, la base de Chengdu a recruté le chercheur américain Jake Owens.

Les premiers pandas sélectionnés pour être intégrés au programme porté par Chengdu étaient le mâle He Sheng et la femelle Qian Qian, tous deux nés en 2013. Après qu'ils aient été entraînés à la vallée du panda par Jake Owens et ses collègues chinois, ils ont été transférés en mars 2016 dans l'enclos d'acclimatation construit au sein de la réserve naturelle de Liziping. Puis les deux pandas ont rejoint le milieu naturel au début de l'été 2016. Les premières semaines se sont très bien passées et les chercheurs ont même eu l'occasion d'observer Qian Qian interagir avec un congénère sauvage pendant une journée entière. Malheureusement, après un été dans le milieu naturel, He Sheng et Qian Qian ont subi plusieurs blessures dont la cause n'a pu être déterminée. Qian Qian a rapidement pu être localisée et capturée et des médicaments lui ont été administrés. Elle a été replacée dans l'enclos d'acclimatation. Pendant son rétablissement, les chercheurs ont continué le suivi de He Sheng qui était en bonne santé. Après deux semaines, He Sheng s'est déplacé dans un secteur où le signal GPS ne passait pas et où le signal radio était très faible à cause du relief et c'est à ce moment qu'il a subi des blessures. Malheureusement, malgré des recherches épuisantes, la trace de He Sheng n'a pu être retrouvée, jusqu'à ce que son collier GPS émette un signal d'alerte d'urgence le 27 septembre 2016. Il a été retrouvé le jour suivant, mais il était malheureusement mort suite à une septicémie consécutive aux blessures infectées. Les chercheurs n'ont pas pu identifier l'origine des blessures mais ne pensent pas qu'elles provenaient d'un autre panda. Depuis, Qian Qian n'a pas de nouveau été relâchée dans le milieu naturel. Agée aujourd'hui de 5 ans, Qian Qian se porte bien, a presque atteint sa maturité sexuelle, a gagné du poids et reste une candidate adaptée pour une réintroduction qui devrait avoir lieu dans une autre réserve.

 

Enclos semi-naturel de la Panda Valley où c'est l'homme qui enseigne à de jeunes pandas à survivre
dans un environnement plus naturel, grâce à des interactions directes - 26 mars 2015 - © Jérôme POUILLE

 

Le 6 décembre 2018, la base de Chengdu a inauguré  au sein de la réserve naturelle de Daxiangling une base dédiée à la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel (四川大相岭大熊猫野化放归基地). La base, qui se situe dans le secteur de Macaohe (马草河), inclut deux enclos semi-naturels d'environ 150 hectares chacun où ont été placées deux femelles nées en 2016 à la base de Chengdu : He Yu et Xing Chen. Ces deux pandas ont été formés depuis octobre 2017 dans un enclos semi-naturel de la vallée du panda à Dujiangyan, une antenne de la base de Chengdu, avant d'être transférés à Daxiangling.

La construction de cette nouvelle base avait été initiée dès 2015 après que la réserve naturelle de Daxiangling ait été identifiée comme futur site pour des réintroductions de pandas nés en captivité et formés en vue d'être relâchés dans le milieu naturel.

He Yu et Xing Chen ont été formés par l'homme avec le retour d'expérience de He Sheng et Qian Qian. S'ils s'adaptent avec succès à l'enclos d'acclimatation dans lequel ils ont été transférés, il est probable qu'ils soient relâchés dans la réserve de Daxiangling. He Yu est née le 9 août 2016, sa mère est Cheng Gong. Xing Chen est né le 23 juin 2016, sa mère est Xing Ya. He Yu et Xing Chen ont été transférées avec leur mère à la vallée du panda de Dujiangyan en mars 2017 puis ont été placées dans l'enclos semi-naturel pour débuter la formation fin octobre 2017.

Dans l'enclos d'acclimatation de la réserve de Daxiangling, He Yu et Xing Chen sont suivis par 6 scientifiques qui surveillent leur comportement, comment ils cherchent leur nourriture, et leur état de santé. En plus des colliers GPS et radio-émetteur dont sont équipés les deux pandas, des appareils photos et vidéos à déclenchement infrarouge ont été installés dans l'enclos pour optimiser le suivi.

  

A lire : Les actualités consacrées au programme de réintroduction porté par la base de Chengdu dans son centre de Dujiangyan (Panda Valley) ainsi que mes comptes-rendus de visite de ce centre :

        Inauguration au sein de la réserve naturelle de Daxiangling d'une base dédiée à la réintroduction de pandas (7 décembre 2018)

        Ma visite à la Vallée du panda du 11 janvier 2017

        > Ma visite à la Vallée du panda du 26 mars 2015

        > Chengdu Pambassador : mes activités à la Vallée du panda du 26 juin 2013

        > Chengdu Pambassador : mes activités à la Vallée du panda les 22, 23 et 24 mai 2013

        > Chengdu Pambassador : ma chronique durant la finale à Chengdu du 27 octobre au 17 novembre 2012 : Vendredi 16 novembre 2012 : Transfert de Qi Zhen et de Zhen Zhen à la Vallée du Panda (Dujiangyan)

        > Chengdu Pambassador : ma chronique durant la finale à Chengdu du 27 octobre au 16 novembre 2012 : Mardi 6 novembre : La vallée du panda, une antenne de la base de Chengdu

        > 27 janvier 2012 : Inauguration de la Vallée du Panda, une base pour former les pandas à la vie en milieu naturel

        > 22 décembre 2011 : La base de Chengdu démarre dès janvier 2012 son programme de réintroduction avec 6 premiers pandas

        22 mai 2010 : La base de Chengdu va construire son centre d'adaptation des pandas captifs à la vie sauvage

        > 14 novembre 2009 : Construction d'un centre d'adaptation des pandas captifs à la vie sauvage 

 

Le projet porté par le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant, mené dans plusieurs sites géographiques de la province du Sichuan :

Le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) dispose aujourd'hui de 3 antennes dédiées à la mise en œuvre du programme de réintroduction : la base d'Hetaoping, la base de Tiantaishan et la base d'Huaying. 

Le premier, le site d'Hetaoping tel qu'il existe aujourd'hui, a été aménagé en 2010 à proximité immédiate de l'ancien centre de Wolong (détruit par le séisme de mai 2008).

« Des femelles pandas sélectionnées donneront naissance dans cet environnement semi-naturel et apprendront à leur petit comment chercher la nourriture et survivre dans la nature » déclarait Zhang Hemin, le directeur du CCRCGP, en juillet 2010, pour définir le rôle de cette nouvelle base. Une fois la « formation » terminée, au bout de deux ans environ qui correspond aussi à la séparation avec leur mère, les jeunes peuvent ainsi être réintroduits dans le milieu naturel.

C'est ainsi qu'en 2010, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant relance un programme de réintroduction qui prend la forme d'un programme de formation et d'apprentissage de jeunes à la vie en milieu semi-naturel. Dans cette base, les conditions de vie sont proches de celles du milieu naturel et les contacts humains sont restreints. Il s'agit en quelque sorte d'entraîner les pandas à vivre et à s'occuper seuls de leur progéniture. On peut parler d'un centre de formation d'apprentissage à la vie en milieu naturel.

Ce programme de réintroduction ne prévoit pas de réintroduire les mères pandas dans le milieu naturel mais seulement les jeunes auxquels elles donnent naissance. Ces derniers, qui sont élevés par leur mère, ont ainsi des contacts très limités avec l'homme et sont des candidats potentiels à une réintroduction future.

Cette base où les pandas apprennent à vivre dans des conditions naturelles est équipée de tout le matériel médical nécessaire, en particulier pour délivrer rapidement des soins à un nouveau-né qui serait rejeté par sa mère. Les pandas sont suivis grâce à un système de caméras infrarouge et de GPS mais également par observation directe. Cette base est riche en bambous pour que les pandas puissent se nourrir de par eux-mêmes. 

En 2010, année de lancement du programme, quatre premières femelles ont été sélectionnées : Cao Cao, Zi Zhu, Zhang Ka et Ying Ping. Seules Cao Cao et Zi Zhu ont donné naissance, mais le petit de Zi Zhu est décédé moins de 24 heures après sa naissance. Par contre, Cao Cao a donné naissance, le 3 août 2010, à un bébé de 205 grammes dans cette base et sans l'aide de l'homme. Son petit, un mâle nommé plus tard Tao Tao, a été élevé sans faille par sa mère et a franchi l'ensemble des étapes de la formation et est devenu après Xiang Xiang le second panda né en captivité à être réintroduit dans le milieu naturel, à l'âge de 26 mois, le 11 octobre 2012. Pour connaître les grandes étapes de la vie de Tao Tao et sa mère Cao Cao dans cette base, lire le paragraphe spécifique sur cette réintroduction plus bas sur cette même page.

 

Cao Cao et son jeune, au sein d'un environnement semi-naturel dans la base d'Hetaoping - Septembre 2010

 

Depuis 2011, de nouvelles femelles sont envoyées à Hetaoping où elles donnent naissance. Les chercheurs sélectionnent ensuite une ou plusieurs d'entre elles pour lesquelles ils estiment que le programme peut être poursuivi tandis que les autres et leurs petits sont renvoyés à la base de Ya'an Bifengxia ou dans celle de Gengda.

Les femelles sélectionnées et leurs petits respectifs poursuivent alors la formation dans des enclos spécialement aménagés. Comme pour le cas de Tao Tao, mère et petit suivent un programme en plusieurs étapes et à chaque fois sont déplacées dans des enclos semi-naturels de plus en plus grands et de plus en plus complexes.

Le site d'Hetaoping étant difficilement extensible et le nombre de candidats au programme plus nombreux, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant a inauguré le 24 octobre 2014 une nouvelle base implantée à Tiantaishan (ou montagne Tiantai). Le site d'entraînement de Tiantaishan comporte au moins un enclos semi-naturel d'un kilomètre carré (100 hectares) entre 2 500 et 3 100 mètres d'altitude, contrairement au plus grand enclos semi-naturel à Hetaoping qui ne fait que 24 hectares.

Ce nouveau site permet de recevoir des pandas qui ont franchi la première étape du programme de formation à Hetaoping. Hua Jiao, une femelle réintroduite dans la réserve de Liziping le 19 novembre 2015, était née le 6 juillet 2013 à la base d'Hetaoping où elle a été élevée par sa mère Cao Cao pendant plus de 21 mois dans des conditions proches de celles du milieu naturel ; avant de rejoindre toutes deux le 21 avril 2015 la base de Tiantaishan pour terminer la formation de Hua Jiao.

Seulement deux mois avant, le 23 août 2014, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant avait déjà inauguré une nouvelle base dédiée à son programme de réintroduction. Nouveauté, cette base est située hors de l'habitat actuel du panda géant, dans la montagne Huaying, dans le comté du même nom, rattaché à la ville-préfecture de Guang'an, dans la province du Sichuan.

La base d'Huaying d'entraînement du panda géant à la réintroduction (Giant panda reintroduction Huaying Mountain training base) est implantée à l'intérieur de l'aire expérimentale de la réserve naturelle provinciale des Monts Huaying. L'altitude moyenne de la base est de 1 200 mètres, la température annuelle moyenne varie de 12 à 22°C, les précipitations annuelles moyennes sont d'environ 1500 mm avec quatre saisons distinctes. La région abrite de nombreux bambous dont des espèces comestibles pour le panda géant.

De 2011 à 2013, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant avait évalué la possibilité de construire une base dans les Monts Huaying, s'appuyant sur des similarités environnementales entre ces Monts et ceux habités par le panda géant. D'ailleurs, d'après les experts, des pandas géants sauvages vivaient dans ce secteur dans le passé comme en témoignent des indices retrouvés à l'automne 1993 par une expédition scientifique.

Les 24 et 25 mars 2014, le département des forêts de la province du Sichuan avait organisé une réunion dans la ville de Guang'an pour évaluer la faisabilité de démarrer un programme de réintroduction à Huaying. Des universitaires et des experts du panda géant avaient alors validé le principe du lancement de nouvelles expérimentations à Huaying. La participation active du Gouvernement de Guang'an et le support des populations locales ont joué en la faveur de la sélection de ce lieu pour ce nouveau projet. Ces derniers aspects étaient primordiaux car les pandas hébergés à Huaying seront entraînés à vivre dans des conditions semi-naturelles et ils pourraient être relâchés dans le futur au sein même des Monts Huaying. Cela permettrait de poursuivre les études sur la réintroduction de pandas nés en captivité dans le milieu naturel, et notamment d'évaluer leur adaptation à la vie dans la nature après la réintroduction, sans faire courir aucun risque aux pandas sauvages. En effet, les premiers pandas captifs réintroduits dans le milieu naturel l'ont tous été dans des lieux déjà habités par des pandas sauvages et les risques sont nombreux notamment la transmission de maladies, de parasites ou de virus des pandas captifs vers leurs congénères sauvages. Au delà, les risques pour les pandas captifs ne sont pas nuls non plus, notamment au regard de la compétition qui peut exister entre les pandas sauvages et ceux réintroduits moins aptes à se défendre et à appréhender la meilleure stratégie de survie.

Les scientifiques s'accordent à dire que davantage d'expériences et d'études doivent être menées pour mieux comprendre et maîtriser le processus de réintroduction, et l'idée de poursuivre la recherche sans mettre en péril les pandas sauvages, notamment en réintroduisant des pandas captifs dans la nature sans risque de perturber leurs congénères sauvages, est une bonne piste. L'un des objectifs recherchés lorsque l'on réintroduit une espèce est la reconquête d'anciens habitats perdus, et en ce sens la base de Huaying et l'entraînement de pandas captifs à vivre à Huaying pourrait remplir cet objectif à terme. A ce jour, aucun panda issu de cette base d'Huaying n'a été réintroduit dans le milieu naturel. En attendant une réintroduction éventuelle, des études seront menées sur le comportement de deux pandas transférés ici et leur capacité à s'adapter à des environnements semi-naturels. 

 

A lire : Les principales actualités consacrées au programme de réintroduction du Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant ainsi que mon compte-rendu de visite à proximité de la base d'Hetaoping :

        > Mon passage à proximité de la base d'Hetaoping le 3 avril 2015

        Xiao Hetao et Qin Xin deviennent les premiers pandas nés en captivité à être relâchés dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou (27 décembre 2018)

        Xiao Hetao et Qin Xin seront relâchés demain dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou (26 décembre 2018)

        La femelle Ying Xue, lâchée dans le milieu naturel en novembre dernier, a été aperçue (17 avril 2018)

        Des nouvelles de Ying Xue, Ba Xi et Tao Tao, réintroduits tous les trois dans la réserve naturelle de Liziping (14 mars 2018)

        Le mâle Tao Tao, réintroduit dans la nature en 2012, a été retrouvé vivant et examiné in situ (4 janvier 2018)

        Un mois après avoir rejoint le milieu naturel, des nouvelles de Ying Xue et Ba Xi (3 janvier 2018)

        La femelle Ying Xue et le mâle Ba Xi, nés en captivité en 2015, ont été lâchés dans le milieu naturel (26 novembre 2017)

        > Zhang Xiang, relâchée dans le milieu naturel en 2013, s'est bien adaptée selon un récent examen vétérinaire in situ (3 octobre 2017)

        Zhang Meng, relâchée en octobre dernier dans le milieu naturel, a été récemment aperçue dans le comté de Mianning (30 juin 2017)

        > Zhang Xiang, relâchée dans le milieu naturel en 2013, a été récemment localisée dans le comté de Mianning (31 mars 2017)

        > Les femelles Hua Yan et Zhang Meng ont été relâchées dans le milieu naturel (23 octobre 2016)

        > Hua Jiao, relâchée l'an dernier dans la réserve naturelle de Liziping, se porte bien (2 mars 2016)

        > Des traces de Zhang Xiang, relâchée en 2013, ont été retrouvées dans la montagne Dahong (11 février 2016)

        La réserve naturelle de Daxiangling pourrait prochainement accueillir des réintroductions (26 janvier 2016)

        > Hua Jiao a été relâchée hier dans la réserve naturelle de Liziping et devient ainsi le 5ème panda né en captivité à être réintroduit dans le milieu naturel (20 novembre 2015)

        > Hua Rong, Hua Mei, Hua Yan et Ye Ye, inclus au programme de réintroduction, ont quitté Hetaoping pour rejoindre un nouveau site à Tiantaishan (4 novembre 2014)

        > Xue Xue, née en captivité, a été réintroduite ce matin dans la réserve naturelle de Liziping (14 octobre 2014)

        > Le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant inaugure une nouvelle base à Huaying pour son programme de réintroduction (25 août 2014)

        > 6 novembre 2013 : Réintroduction de Zhang Xiang ce matin dans la réserve de Liziping

        > 11 octobre 2012 : Tao Tao a été réintroduit ce matin dans le milieu naturel, dans la réserve de Liziping

        > 5 juin 2012 : Quatre nouvelles femelles sont intégrées au programme de réintroduction d'Hetaoping

        > 28 octobre 2011 : Des nouvelles des femelles intégrées cette année au programme de réintroduction

        > 13 mai 2011 : Le centre chinois de recherches et de conservation du panda géant souhaite étendre son programme de réintroduction

        4 août 2010 : Cao Cao, une des femelles enceintes placées dans un environnement semi-naturel à Hetaoping, donne naissance

        > 22 juillet 2010 : Quatre femelles pandas sélectionnées dans le cadre de la mise en oeuvre d'un programme de réintroduction

        > 1er juillet 2010 : Zhang Hemin dévoile les modalités d'un futur programme de réintroduction

        > 12 février 2009 : Reprise des projets de réintroductions de pandas dans le milieu naturel

 

 

2012, Tao Tao devient le second panda né en captivité à être réintroduit

 

Comme détaillé au dessus, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) a aménagé en 2010 une base à l'emplacement de l'ancien centre de Wolong (détruit par le séisme de mai 2008), base dans laquelle des jeunes pandas apprennent à s'adapter à une vie dans des conditions de plus en plus proches de celles du milieu naturel.

La première femelle à avoir donné naissance sans l'aide de l'homme dans cette base est Cao Cao, c'était le 3 août 2010 (lire l'article).

Durant le premier mois, Cao Cao et son petit, nommé Tao Tao et connu aussi sous le nom de Cao Gen, ont vécu dans un environnement relativement simple et le petit s'est développé correctement. Son poids est alors passé de 205 grammes à la naissance à 1,235 kg en septembre 2010 (lire l'article). Puis est venu le moment en septembre 2010 pour Cao Cao et son jeune d'être transférés vers un environnement semi-naturel relativement plus complexe, à une altitude de 1 800 mètres et d'une superficie de 2 400 m², dans lequel ils ont eu à faire face à de fortes pluies (lire l'article) mais la réaction de la mère panda et de son jeune a toujours été encourageante, la mère ayant protégé son petit sans relâche.

 


Cao Cao et son jeune, au sein d'un environnement semi-naturel dans la base d'Hetaoping - Septembre 2010

 

A l'âge de 4 mois, Tao Tao a commencé à marcher doucement et prenait même l'initiative de jouer avec sa mère (lire l'article) et a expérimenté ses premières rencontres avec d'autres animaux sauvages. C'est aussi à cet âge que Tao Tao est devenu célèbre dans le monde entier avec les images de chercheurs déguisés avec un costume de panda qui ont fait le tour du monde (lire l'article). Ce déguisement a permis d'ôter Tao Tao à sa mère pour un examen médical approfondi le 3 décembre 2010, examen lors duquel Tao Tao s'est révélé en excellente santé en affichant un poids de 8,270 kilos.

 


Complicité entre Cao Cao et son petit, âgé de presque 4 mois

 


Examen de santé du 3 décembre 2010 par des chercheurs déguisés en pandas

 

Fin décembre 2010, les premières chutes de neige ont recouvert l'enclos des deux pandas et ces derniers ont pris beaucoup de plaisir à marcher dans la neige pour explorer constamment leur territoire (lire l'article).

 


Première neige pour Tao Tao fin décembre 2010

 

En janvier 2011, un nouvel examen médical de Tao Tao, alors âgé de 5 mois, a montré qu'il pesait 10,4 kg et qu'il avait 18 dents (lire l'article).

Le dimanche 20 février 2011 a marqué une nouvelle étape décisive dans la vie du jeune panda (lire l'article). En effet, ce dernier, alors âgé de 6 mois, et sa mère Cao Cao, ont été déplacés vers un enclos beaucoup plus grand, situé à une altitude plus élevée, pour poursuivre son apprentissage à la vie en milieu naturel. C'est aussi à cette occasion que le jeune panda de 11,6 kg a reçu son nom Tao Tao. Le nouvel espace de vie de Cao Cao et Tao Tao, d'une superficie de 40 000 m², se situait à une altitude de 2 200 mètres. Afin de suivre les mouvements des deux pandas, les chercheurs ont installé un réseau de 55 caméras dans l'enclos et ont équipé Cao Cao d'un collier GPS qui permettait de la localiser plus facilement.

Fin mars 2011, de fortes chutes de neige se sont produites à la base de réintroduction d'Hetaoping (lire l'article). La neige, qui a atteint par endroit 30 centimètres d'épaisseur, a coupé l'électricité ainsi que les moyens de communications de la base. Suite à ces chutes de neige intenses, les chercheurs et les vétérinaires de la base se sont rendus dans l'enclos de Cao Cao et Cao Gen pour évaluer l'impact éventuel de ces intempéries sur les deux pandas. Après une heure de marche, l'équipe est arrivée à l'enclos et s'est scindée en deux groupes à la recherche de la mère et son jeune. Ils ont alors trouvé Cao Gen dans un arbre, perché à 20 mètres de hauteur au dessus du sol. Cao Cao était quant à elle dans un bosquet de bambous, près de son jeune, où elle se nourrissait. Les deux pandas étaient en bonne santé et l'équipe a quitté l'enclos pour ne pas les déranger plus longtemps. Cette adaptation à des conditions hivernales rigoureuses se révélait encourageante dans l'hypothèse d'une réintroduction à venir.

 


Tao Tao observe le manteau neigeux depuis la cime d'un arbre, fin mars 2011

 

Début juillet 2011, Xie Hao et Mu Shijie, deux membres de l'équipe scientifique dédiée au suivi de cette expérimentation, ont passé trois heures cachés dans des buissons avant de pouvoir observer Cao Cao et Tao Tao qui se sont parfaitement appropriés leur territoire (lire l'article). Tao Tao s'était révélé très agile et n'hésitait pas à grimper rapidement à un arbre au moindre bruit étrange.

 


Tao Tao observé par Xie Hao et Mu Shijie

 

Le jour de ses 21 mois, le 3 mai 2012, Tao Tao et sa mère Cao Cao sont entrés dans la troisième phase, la dernière, du programme de réintroduction (lire l'article). Ils ont été transférés dans un enclos de 240 000 m² à une altitude comprise entre 2 150 et 2 500 mètres. Cette troisième et dernière étape de la formation a permis à Tao Tao d'apprendre davantage à discerner les ennemis naturels et à contourner le danger. Ses instincts se sont renforcés et pour cela les chercheurs ont diffusé des sons d'animaux dangereux, telle la panthère des neiges, pour habituer le jeune panda à être méfiant des bruits suspects. « C'est une phase très importante pour Tao Tao. Encore allaité par sa mère, il va devoir sélectionner lui même les bambous sauvages pour s'en nourrir progressivement. Ce processus de sevrage est très important pour lui. On prévoit de le réintroduire dans le milieu naturel après un semestre dans ce nouvel enclos » détaillait Huang Yan en charge du programme. Un réseau de 200 caméras de vidéo surveillance a permis à l'équipe de scientifiques d'évaluer les capacités d'adaptation de Tao Tao dans ce nouvel enclos six fois plus grand que le précédent.

 


Tao Tao et sa mère, dans le nouvel enclos, le 3 mai 2012

 

Le jour des deux ans de Tao Tao, le 3 août à 8h30, les chercheurs de la base d'Hetaoping ont procédé à des analyses sanguines chez quatre faisans et une chèvre afin de vérifier qu'ils étaient exempts de maladies infectieuses puis les ont introduits à 10h30 dans l'enclos de Tao Tao et Cao Cao afin que le jeune candidat à une réintroduction future puisse s'accoutumer à des animaux qu'il sera susceptible de rencontrer une fois relâché dans le milieu naturel (lire l'article). Ces espèces n'étaient pas des prédateurs pour le jeune panda mais plutôt des voisins pacifiques de son écosystème.

 


Les scientifiques placent dans l'enclos de Tao Tao et Cao Cao une chèvre et quatre faisans - © CCRCGP

 

Le 7 septembre 2012, des experts réunis par l'Administration d'Etat des Forêts (State Forestry Administration) pour décider de la réintroduction - ou non - de Tao Tao, ont entériné le choix de la réserve naturelle de Liziping pour réintroduire Tao Tao dans le milieu naturel. Cette réserve, qui se situe dans les Monts Xiaoxiangling (province du Sichuan), présente plusieurs atouts (lire l'article). En effet, parmi les 6 grands monts habités par le panda sauvage, le complexe formé par les Monts Xiaoxiangling et Daxiangling a un effectif très faible de panda (61 pandas seulement selon le troisième recensement officiel). Ce même recensement avait montré que seuls 13 pandas vivaient dans la réserve de Liziping, de plus la compétition entre individus y est plutôt faible car la densité de pandas y est faible (0,042 panda par km² contre 0,125 panda par km² à Wolong par exemple). Ajouté à cela, cette réserve présente la particularité de se situer à la frontière entre les Monts Xiaoxiangling et les Monts Liangshan (eux aussi avec un faible effectif de pandas sauvages, environ 115) et elle remplit ainsi un rôle de corridor (couloir écologique) entre ces deux grands habitats du panda. Cette réserve avait déjà été qualifiée comme un lieu idéal pour les programmes de réintroduction du panda et d'ailleurs la femelle Lu Xin, secourue en mars 2009 dans les Monts Qionglai (lire l'article), avait été relâchée une fois soignée, un mois plus tard (lire l'article), dans cette réserve pour renforcer les effectifs dans cette zone géographique stratégique.

Le 3 octobre 2012, Tao Tao fêtait ses 26 mois et le programme de formation touchait à sa fin (lire l'article). Tao Tao avait donc passé successivement les grandes étapes du programme de formation et il était dorénavant venu le temps de la réintroduction et par la même occasion de la séparation avec sa mère, comme cela se fait chez les pandas sauvages. En préalable de la réintroduction, les vétérinaires et chercheurs en charge du programme ont procédé le 8 octobre 2012 à un examen médical complet du jeune panda, sous anesthésie. « Les signes vitaux de Tao Tao sont tous normaux » expliquait Huang Yan, ingénieur en chef adjoint du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant, en charge du programme de réintroduction. Son poids était mesuré à 38,8 kilos.

 


Examen vétérinaire complet de Tao Tao avant sa réintroduction dans le milieu naturel

 

Le grand jour est arrivé. Tao Tao a été lâché dans la réserve naturelle de Liziping le jeudi 11 octobre 2012 à 10h13 (lire l'article). A cette occasion, Zhang Hemin, directeur du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant, s'inquiétait de savoir si Tao Tao aller passer au travers des difficultés inévitables de la compétition avec ses congénères sauvages et s'il allait savoir éviter les ennemis naturels comme les ours, les panthères ou les loups. « Même si nous avons utilisé une méthode de formation nouvelle, Tao Tao n'est que le second panda né en captivité à être relâché dans la nature, et nous en restons au stade expérimental » rappelait Zhang.

 


Après plus de 26 mois de formation, qui correspond aussi à l'âge du jeune panda,
Tao Tao est réintroduit dans le milieu naturel

 

En février 2013, plus de trois mois après sa réintroduction dans la réserve naturelle de Liziping, l'équipe de chercheurs qui pilote ce projet a dressé un premier bilan (lire l'article). Les observations coordonnées des chercheurs du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant, du bureau de gestion de la réserve naturelle de Liziping et de l'Université normale de l'Ouest de la Chine (China West Normal University), grâce notamment au suivi GPS et radio-télémétrique par le biais du collier installé autour du cou de Tao Tao, ont montré que le jeune panda s'était bien adapté à son nouvel environnement.

Un an après sa réintroduction, le 13 octobre 2013 précisément, Tao Tao a été anesthésié pour un bref examen vétérinaire in situ (lire l'article) et les chercheurs ont pu déterminer que le jeune panda était toujours en bonne santé. Il a alors été immédiatement relâché sur place après la fin de l'anesthésie.

Un des moments cruciaux de l'année est le printemps qui coïncide aussi avec la saison des amours. C'est potentiellement à cette période que la probabilité qu'il rencontre des congénères sauvages est plus importante ; et les chercheurs s'interrogent sur ses réactions en cas de rencontres avec d'autres mâles, éventuellement des compétiteurs. C'est lors de cette période critique mais ô combien indispensable dans la vie d'un panda que le premier panda né en captivité et à avoir été relâché - Xiang Xiang - était décédé. Cependant, Tao Tao a franchi avec succès ses premiers printemps dans la nature.

Le 28 décembre 2017, Tao Tao a été piégé dans l'une des cages installées à Liziping à une altitude de 3 010 mètres. Les chercheurs se sont rendus sur place et ont pu confirmer qu'il s'agissait de Tao Tao grâce à la puce qui lui avait été implantée sous la peau avant sa réintroduction. Ils ont alors décidé de pratiquer un examen vétérinaire le lendemain directement sur place. Tao Tao a été anesthésié in situ le 29 décembre et les chercheurs ont pu déterminer qu'il pesait dorénavant 115 kilogrammes, que son corps ne comportait aucun traumatisme, ni de parasites. Sa fourrure était lisse, ses membres génitaux et ses pattes présentaient un développement normal, et ses dents avaient un faible degré d'usure. Tao Tao s'est donc révélé être en bonne santé. Il a été équipé d'un nouveau collier radio-émetteur afin de mieux suivre ses activités, mieux comprendre comment il choisit son territoire et comment il se nourrit.

Tao Tao a eu 8 ans en 2018 et est dorénavant un mâle adulte. Les chercheurs ne savent pas s'il a déjà pris part à des accouplements. Ils n'ont pas trouvé de traces de blessures sur son corps, qui auraient pu être un signe d'une compétition avec d'autres mâles sauvages pour l'accès à une femelle. Cependant, compte tenu de son état de santé et de sa force physique, les scientifiques sont optimistes quant au fait qu'il s'accouplera.

Malgré tout, on pourra uniquement parler de véritable succès de réintroduction pour Tao Tao s'il réussit un jour à s'accoupler car réintroduire des pandas incapables de se reproduire n'a pas de sens pour la conservation de l'espèce. 

 

Tao Tao, le 29 décembre 2017, après sa brève recapture le temps d'un examen complet mené in situ - © CCRCGP

 

A lire : Les articles consacrés à l'histoire et la vie de Tao Tao et de sa mère Cao Cao :

        Des nouvelles de Ying Xue, Ba Xi et Tao Tao, réintroduits tous les trois dans la réserve naturelle de Liziping (14 mars 2018)

        Le mâle Tao Tao, réintroduit dans la nature en 2012, a été retrouvé vivant et examiné in situ (4 janvier 2018)

        > 31 octobre 2013 : Tao Tao, réintroduit l'an dernier, aperçu et examiné in situ

        > 15 octobre 2013 : Une année de milieu naturel pour Tao Tao, réintroduit l'an dernier

        > 15 juin 2013 : Des nouvelles de Tao Tao, réintroduit en octobre dernier dans la réserve naturelle de Liziping

        > 7 février 2013 : Tao Tao, réintroduit en octobre dernier dans le milieu naturel, s'est bien adapté

        > 11 octobre 2012 : Tao Tao a été réintroduit ce matin dans le milieu naturel, dans la réserve de Liziping

        > 9 octobre 2012 : Tao Tao va très prochainement être réintroduit dans le milieu naturel

        > 7 août 2012 : Tao Tao va partager son enclos avec d'autres animaux sauvages avant sa réintroduction dans le milieu naturel

        > 3 mai 2012 : Nouvelle étape décisive pour Tao Tao, la dernière avant sa réintroduction dans le milieu naturel

        > 3 août 2011 : Tao Tao, probable candidat à une réintroduction future, fête son premier anniversaire

        > 2 juillet 2011 : Tao Tao, âgé de 11 mois, porte les espoirs d'une réintroduction future

        5 avril 2011 : Fortes chutes de neige à la base de réintroduction d'Hetaoping

        > 24 février 2011 : Etape décisive pour le jeune Tao Tao, à la base de réintroduction d'Hetaoping

        > 12 janvier 2011 : Le jeune né à la base de réintroduction d'Hetaoping fête ses 5 mois

        > 26 décembre 2010 : Première neige à la base de réintroduction d'Hetaoping

        > 6 décembre 2010 : Examen médical pour un jeune candidat potentiel à la réintroduction, à la base d'Hetaoping

        > 1er décembre 2010 : Le jeune né dans un environnement semi-naturel à la base de réintroduction d'Hetaoping fête ses 4 mois

        > 12 octobre 2010 : Un témoignage sur la vie de Cao Cao et de son petit placés dans la base de réintroduction d'Hetaoping

        > 18 septembre 2010 : Des nouvelles de Cao Cao et de son petit placés dans la base de réintroduction d'Hetaoping

        > 4 août 2010 : Cao Cao, une des femelles enceintes placées dans un environnement semi-naturel à Hetaoping, donne naissance

        > 22 juillet 2010 : Quatre femelles pandas sélectionnées dans le cadre de la mise en oeuvre d'un programme de réintroduction

        > 1er juillet 2010 : Zhang Hemin dévoile les modalités d'un futur programme de réintroduction

        > 12 février 2009 : Reprise des projets de réintroductions de pandas dans le milieu naturel

 

 

2013, Zhang Xiang est relâchée à son tour

 

Dans les pas de Tao Tao, Zhang Xiang, une femelle sub-adulte née en captivité le 20 août 2011, a été réintroduite dans le milieu naturel au matin du 6 novembre 2013 (lire l'article) après avoir été élevée par sa mère Zhang Ka dans des conditions semi-naturelles dans la base d'Hetaoping du Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda). Plus exactement, Zhang Xiang a été transférée dans l'enclos d'acclimatation de la réserve de Liziping le 6 novembre 2013, et elle n'a définitivement rejoint le milieu naturel que le 29 décembre suivant.

 


Zhang Xiang trouve le chemin de la liberté, le 6 novembre 2013 - © CCRCGP & iPanda

 

En fait, Zhang Ka avait donné naissance à des jumelles dans un enclos semi-naturel spécialement aménagé dans la base de Ya'an Bifengxia, le 20 août 2011 (lire l'article). Dans cet enclos, les scientifiques de la base avaient construit plusieurs tanières artificielles et Zhang Ka avait choisi la tanière qui tournait le dos aux hommes. La portée étant jumelle mais Zhang Ka ne pouvant s'occuper que d'un seul petit à la fois, les chercheurs de Bifengxia avaient décidé de lui laisser l'aînée, Zhang Xiang, et d'élever artificiellement sa sœur jumelle, Su Shan.

Zhang Ka s'occupant très bien de sa petite, les chercheurs ont décidé que la mère panda était une candidate idéale pour le programme de réintroduction que le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant mène dans sa base d'Hetaoping. Ils ont alors décidé de transférer Zhang Ka et sa fille Zhang Xiang à Hetaoping le 24 octobre 2011 (lire l'article).

A partir de là, Zhang Ka a élevé sa petite à Hetaoping, sans l'intervention de l'homme, et dans des conditions de plus en plus proches du milieu naturel. Comme Cao Cao et son jeune Tao Tao réintroduit le 11 octobre 2012, Zhang Ka et sa petite Zhang Xiang ont intégré de la même façon le programme de formation mené à Hetaoping où les pandas apprennent à vivre dans des conditions semi-naturelles avec pour objectif de réintroduire le jeune panda une fois séparé de sa mère. Ainsi Zhang Xiang a appris au fil des mois à chercher sa nourriture, des points d'eau, à trouver des abris, à être en alerte, à éviter des éventuels prédateurs et a été suivie de près par l'équipe en charge de ce programme de réintroduction.

Zhang Xiang est une jeune femelle aux gènes très importants. En effet, ses deux parents, Zhang Ka et son père Bai Yang, sont tous deux nés dans le milieu naturel. Les experts du programme de réintroduction se sont réunis le 23 octobre 2013 et ont validé la réintroduction de Zhang Xiang, qui avait réussi les grandes étapes du programme de formation (lire l'article).

Zhang Xiang a été réintroduite le 6 novembre 2013 dans la réserve naturelle de Liziping, tout comme Tao Tao. Zhang Xiang est devenue le troisième panda né en captivité à être lâché dans le milieu naturel, mais la première femelle.

Le 19 avril 2014, Zhang Xiang a été localisée puis anesthésiée pour un examen vétérinaire (lire l'article). Elle pesait alors 42,5 kilos, soit 2,5 kilos de plus que lors de l'examen vétérinaire du 3 novembre 2013 préalable à sa réintroduction. Elle était en bonne santé et avait passé avec succès la période hivernale. Un nouveau challenge sen présentait alors pour Zhang Xiang : la saison des amours. Même si bien sûr elle était encore trop jeune pour s'accoupler, cette période cruciale de l'année chez les pandas est souvent l'occasion de rencontres, d'investigations de marques odorantes, voire de rapports de force pour le territoire. C'est aussi une période capitale pour les jeunes pandas afin qu'ils apprennent à investiguer les marques laissées par des pandas plus âgés ou à identifier des vocalises ou encore à éviter des compétiteurs ; autant de choses à apprendre et de comportements à intégrer pour que Zhang Xiang ait un comportement normal et adapté lorsqu'elle sera en âge d'accepter des mâles et de se reproduire.

Début 2016, les chercheurs ont localisé des crottes fraîches et des restes de bambou dans la montagne Dahong, indices qu'ils ont attribué à Zhang Xiang (lire l'article).

Le 26 février 2017, Zhang Xiang a été photographiée par des caméras à déclenchement infrarouge dans le secteur de Yu'erping (玉儿坪) de la réserve naturelle de Yele, dans le comté de Mianning. Le mois suivant, en mars 2017, l'équipe scientifique a trouvé des crottes appartenant à Zhang Xiang dans le secteur de Shi Hui Yao (石灰窑) près du village de Yelexiang (冶勒乡) dans la comté de Mianning (province du Sichuan), juste à l'Ouest de la route nationale 108 (et de la voie rapide G5) qui relie la ville de Shimian à celle de Mianning (lire l'article).

Mi-mai 2017, en accord avec le Ministère chinois des forêts (State Forestry Administration), le département des forêts de la province du Sichuan a pris la décision de recapturer Zhang Xiang pour pratiquer un examen vétérinaire complet in situ. Une cage « piège » a été construite fin juin et mise en service mi-juillet, mais ce n'est que deux mois et demi plus tard, le 28 septembre précisément, que Zhang Xiang a été retrouvée piégée dans la cage installée dans le secteur de Yu'erping (玉儿坪), juste à l'Ouest de la route nationale 108 (lire l'article).

L'examen vétérinaire, pratiqué dans la nuit du 28 au 29 septembre, a permis de confirmer que Zhang Xiang, alors âgée de 6 ans, était en bonne santé et que son développement s'était poursuivi normalement. Ses dents, ses membres, ses organes génitaux et d'autres fonctions étaient normales et conformes aux normes pour un panda de cet âge. Elle pesait 87 kilogrammes, contre 40 kilogrammes au moment de sa réintroduction. Elle semblait s'être parfaitement adaptée à sa nouvelle vie dans le milieu naturel et aucun parasite n'a été relevé sur son corps. Zhang Xiang a été relâchée le vendredi 29 septembre à 2 heures du matin une fois l'examen fini et son collier radio-émetteur devenu trop petit enlevé.

Il donc donc clair que Zhang Xiang semble s'être établie dans le comté de Mianning, au sein de la réserve naturelle de Yele, alors qu'elle avait été relâchée dans celui de Shimian, au sein de la réserve naturelle de Liziping, qu'elle a dû quitter début 2016 car des signes de présence (crottes et des pousses de bambous fraîchement coupées) ont été trouvés en janvier 2016 près du village de Shanglicun (上里村) dans la montagne Dahong (大洪山 Dahongshan), comté de Shimian, juste au-dessus de la frontière nord de la réserve de Liziping. Les scientifiques estiment que Zhang Xiang aurait parcouru environ 500 kilomètres entre le lieu où elle a été lâchée et le lieu où elle vivait fin 2017.

 

Zhang Xiang, photographié le 26 février 2017 dans la réserve naturelle de Yele

 

A lire : Les actualités concernant Zhang Xiang :

        > Zhang Xiang, relâchée dans le milieu naturel en 2013, s'est bien adaptée selon un récent examen vétérinaire in situ (3 octobre 2017)

        > Zhang Xiang, relâchée dans le milieu naturel en 2013, a été récemment localisée dans le comté de Mianning (31 mars 2017)

        > Des traces de Zhang Xiang, relâchée en 2013, ont été retrouvées dans la montagne Dahong (11 février 2016)

        > Zhang Xiang, réintroduite dans le milieu naturel en novembre dernier, se porte bien (24 avril 2014)

        > 6 novembre 2013 : Réintroduction de Zhang Xiang ce matin dans la réserve de Liziping

        > 3 novembre 2013 : Examen vétérinaire pour Zhang Xiang avant sa réintroduction dans le milieu naturel

        > 2 novembre 2013 : Zhang Xiang a été "capturée" en vue de sa prochaine réintroduction dans le milieu naturel

        > 1er novembre 2013 : Un jeune panda né en captivité sera réintroduit dans le milieu naturel dans quelques jours

        > 28 octobre 2011 : Des nouvelles des femelles intégrées cette année au programme de réintroduction

        > 21 août 2011 : Zhang Ka donne naissance à des jumeaux à la base de Yaan Bifengxia

 

 

2014 et 2015, poursuite du programme avec la réintroduction de deux autres pandas

 

Le 14 octobre 2014, c'est au tour de Xue Xue, une femelle née le 15 août 2012 à la base d'Hetaoping, d'être lâchée dans la réserve naturelle de Liziping, alors âgée de 26 mois. Tout comme Tao Tao et Zhang Xiang, Xue Xue avait été élevée depuis sa naissance par sa mère Si Xue dans des enclos semi-naturels de plus en plus grands et complexes de la base d'Hetaoping.

Si Xue, la mère de Xue Xue, est née en captivité mais elle a su éduquer sa fille sans relâche. Jusqu'alors, les mères sélectionnées dans le cadre de ce programme de réintroduction étaient des individus sauvages qui avaient été capturés dans le passé et donc présentaient des instincts plus sauvages que leurs congénères nés en captivité. C'était notamment le cas de Cao Cao et Zhang Ka, les mères respectives de Tao Tao et Zhang Xiang, les deux pandas relâchés précédemment.

Malheureusement, Xue Xue a été retrouvée morte un peu plus d'un mois après sa réintroduction, le 23 novembre 2014 exactement. A noter qu'en 2014 une autre femelle devait être réintroduite, il s'agissait de Xin Yuan, mais elle a été retrouvée morte dans l'enclos semi-naturel où elle vivait avec sa mère le 20 novembre 2014, quelques jours jours avant sa probable réintroduction.

Ces deux décès viennent ternir les bonnes nouvelles concernant Tao Tao et Zhang Xiang.

 

A lire : Les actualités concernant Xue Xue et Xin Yuan :

        > Xin Yuan, qui devait être relâchée dans la nature prochainement, est morte (12 décembre 2014)

        > Xue Xue, née en captivité, a été réintroduite ce matin dans la réserve naturelle de Liziping (14 octobre 2014)

        > Xue Xue, née en captivité, sera relâchée demain dans le milieu naturel (13 octobre 2014)

        > Deux autres pandas nés en captivité devraient être réintroduits très prochainement dans le milieu naturel (4 septembre 2014)

        > 17 août 2012 : Si Xue donne naissance à des jumeaux à la base de réintroduction d'Hetaoping

 

Enfin, le 19 novembre 2015, Hua Jiao devient le cinquième panda né en captivité à être réintroduit dans le milieu naturel, toujours à Liziping.

Hua Jiao est née le 6 juillet 2013 à la base d'Hetaoping où elle a été élevée par sa mère Cao Cao pendant plus de 21 mois dans des conditions proches de celles du milieu naturel. Elles ont rejoint toutes deux la base de Tiantaishan le 21 avril 2015 pour terminer la formation de Hua Jiao à vivre dans des conditions semi-naturelles. A Tiantaishan, Hua Jiao et Cao Cao vivaient dans un enclos d'environ 1 km² (100 hectares) entre 2 500 et 3 100 mètres d'altitude. Les parents de Hua Jiao, la femelle Cao Cao et le mâle Bai Yang, sont tous les deux issus du milieu naturel et les experts sont convaincus de l'expérience de Cao Cao pour avoir préparé au mieux sa petite Hua Jiao à sa vie autonome.

Début 2016, les chercheurs ont pu confirmer qu'Hua Jiao était en bonne santé et qu'elle se situait dans le secteur de Mamadi (麻麻地) dans le comté de Shimian, secteur où elle a été relâchée. Elle s'est un peu déplacée vers l'Est et plus haut en altitude, à environ 2 800 mètres dans un secteur riche en bambous du genre Yushania.

 

A lire : Les actualités concernant Hua Jiao :

        > Hua Jiao, relâchée l'an dernier dans la réserve naturelle de Liziping, se porte bien (2 mars 2016)

        > Hua Jiao a été relâchée hier dans la réserve naturelle de Liziping et devient ainsi le 5ème panda né en captivité à être réintroduit dans le milieu naturel (20 novembre 2015)

        > Hua Jiao et Hua Yan, deux femelles nées en captivité en 2013, seront prochainement relâchées dans le milieu naturel (17 septembre 2015)

        > 7 juillet 2013 : Cao Cao donne naissance à des jumeaux à la base d'Hetaoping

 

 

2016, Hua Yan et Zhang Meng sont relâchées en même temps

 

Jeudi 20 octobre 2016 vers 10h30, deux nouvelles femelles, Hua Yan et Zhang Meng, ont été relâchées dans le milieu naturel, ou plutôt ont rejoint la réserve naturelle de Liziping où elles ont été lâchées dans un enclos d'acclimatation. Elles ont rejoint définitivement le milieu naturel quelques semaines plus tard.

Hua Yan, âgée de 38 mois, et Zhang Meng, âgée de 27 mois, sont les 8ème et 9ème pandas nés en captivité à être relâchés dans la nature (les 6 et 7ème sont He Sheng et Qian Qian, voir plus haut le paragraphe traitant de la base de Chengdu).

Hua Yan devait initialement être lâchée au printemps 2016, d'ailleurs sa réintroduction avait été validée lors du meeting de septembre 2015 à Dujiangyan. Hormis le cas particulier de Xiang Xiang, tous les autres pandas avaient été relâchés après leurs deux ans, Hua Yan devient la première femelle a être lâchée après sa troisième année. Elle est née le 14 août 2013 à la base d'Hetaoping où elle a été élevée par sa mère Ye Ye (une femelle née en captivité). Ye Ye et sa fille Hua Yan avaient été transférées dans la base de Tiantaishan le 24 octobre 2014 où elles vivaient dans un enclos de 100 hectares au-dessus de 2 500 mètres d'altitude. En mars 2016, Hua Yan a été séparée de sa mère et vivait seule.

Zhang Meng est née le 7 juillet 2014 à la base de Bifengxia et a été transférée avec sa mère Zhang Ka à Hetaoping en novembre 2014. Puis elles ont toutes les deux rejoint le site de Tiantaishan le 29 juin 2015 pour la seconde phase du programme de formation. Notons que Zhang Ka est née dans le milieu naturel et est également la mère de Zhang Xiang relâchée en 2013.

C'est la première fois que deux pandas sont relâchés en même temps par le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Centre for the Giant Panda - CCRCGP).

Le 3 juin 2017 vers 14 heures, Shama Bibi (沙马比比) et sa femme, des habitants du village d'Huangjiabacun (黄家坝村), rattaché à la commune de Tuowuxiang (拖乌乡), dans le comté de Mianning, ont aperçu un panda sauvage. Ils ont immédiatement prévenu l'officiel du Parti communiste dans le village, Azhi Lale (阿支拉乐), qui s'est rendu sur place. L'animal était parti mais ils l'ont soudainement aperçu en haut d'un arbre, à une dizaine de mètres de hauteur. Ils ont alors informé les autorités compétentes et Pan Yong (潘勇), le directeur adjoint du bureau des forêts du comté de Mianning, ainsi que du personnel de la réserve naturelle de Yele sont arrivés sur le site vers 15 heures. Le panda n'avait pas quitté son arbre. A 17 heures, l'équipe scientifique en charge du suivi des pandas réintroduits dans la réserve naturelle de Liziping est arrivée sur site, conduite par Zhang Kan (张勘). L'équipe a immédiatement émis l'hypothèse qu'il pouvait s'agir de Zhang Meng, l'un des deux pandas réintroduits non loin de là quelques mois plus tôt. Vers 19 heures, le panda est descendu de l'arbre puis a fait quelques pas en direction de ses observateurs avant de partir dans la forêt. Les scientifiques ont alors pu collecter dans l'arbre quelques poils pour effectuer une analyse génétique. C'est ainsi qu'il a pu être confirmé qu'il s'agissait bien de Zhang Meng qui avait migré de la réserve de Liziping, dans le comté de Shimian, vers le comté de Mianning.

 

Zhang Meng, perchée dans un arbre, près du village d'Huangjiabacun, le 3 juin 2017

 

En 2019, un habitant du village tibétain de Xieluoxiang (蟹螺乡), dans le comté de Shimian (province du Sichuan), a affirmé avoir aperçu un panda sauvage. Une équipe de la réserve naturelle de Liziping s'est rendue sur place et a pu collecter des crottes. Une analyse ADN a pu confirmer qu'il s'agissait de crottes appartenant à la femelle Zhang Meng. Xieluoxiang est très éloigné de Tuowuxiang, dernier lieu où avait été aperçue Zhang Meng en juin 2017 (environ 130 kilomètres à vol d'oiseau). Zhang Meng, à l'âge de bientôt 5 ans, est encore une femelle subadulte et il est fort probable qu'elle recherche un territoire où établir son domaine vital. Cet âge est une période de la vie où les femelles pandas se déplacent beaucoup et souvent loin de leur lieu natal en vue d'établir leur propre territoire.

 

A lire : Les actualités précédentes consacrées à Hua Yan et Zhang Meng :

        > Des traces attribuées à Zhang Meng, relâchée en 2016, ont été retrouvées dans le comté de Shimian (26 juin 2019)

        > Zhang Meng, relâchée en octobre dernier dans le milieu naturel, a été récemment aperçue dans le comté de Mianning (30 juin 2017)

        > Les femelles Hua Yan et Zhang Meng ont été relâchées dans le milieu naturel (23 octobre 2016)

        > Hua Jiao et Hua Yan, deux femelles nées en captivité en 2013, seront prochainement relâchées dans le milieu naturel (17 septembre 2015)

        > Hua Rong, Hua Mei, Hua Yan et Ye Ye, inclus au programme de réintroduction, ont quitté Hetaoping pour rejoindre un nouveau site à Tiantaishan (4 novembre 2014)

        > Zhang Ka donne naissance dans un enclos semi-naturel à la base de Ya'an Bifengxia (8 juillet 2014)

        > 14 octobre 2013 : Quelques autres naissances cet été au centre chinois de recherches et de conservation du panda géant

 

 

2017, Ying Xue et Ba Xi sont relâchés en même temps

 

Après un apprentissage de plus de deux ans, deux nouveaux pandas nés en captivité, la femelle Ying Xue et le mâle Ba Xi, ont été lâchés le 23 novembre 2017 dans la réserve naturelle de Liziping, où ils ont été libérés dans un enclos d'acclimatation. Ils ont rejoint définitivement le milieu naturel quelques semaines plus tard.

Ying Xue est née le 12 juillet 2015 à la base d'Hetaoping où elle a vécu dans un enclos semi-naturel avec sa mère Si Xue jusqu'à leur transfert dans un enclos semi-naturel plus grand, dans la base de Tiantaishan, le 14 décembre 2016. A noter que Si Xue était également la mère de Xue Xue réintroduite en 2014 à Liziping mais qui n'a pas survécu.

Ba Xi est né le 26 juillet 2015 également à Hetaoping où il a vécu avec sa mère Xi Mei jusqu'au 14 décembre 2016, date de leur transfert à Tiantaishan après avoir réussi tout comme Ying Xue la première étape du programme de formation à vivre dans des conditions semi-naturelles et dans des environnements de plus en plus complexes. Ba Xi est le premier des 9 pandas auxquels Xi Mei a donné naissance à être sélectionné pour une réintroduction dans le milieu naturel.

Début 2018, le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant (China Conservation and Research Centre for the Giant Panda) a publié des nouvelles des deux pandas :

   - La femelle Ying Xue avait migré du site de réintroduction vers une altitude de 3 000 mètres, pour s'établir dans le secteur de Mamade (麻麻地). Elle s'était d'abord nourrie de bambous du genre Yushania à une altitude légèrement inférieure, puis s'était tournée vers l'espèce Bashania spanostachya à une altitude plus élevée dans un secteur dominé par des conifères et des feuillus tels les sapins et les arbres du genre Cyclobalanopsis, ainsi que des grands arbustes tels des rhododendrons. Les scientifiques avaient pu retrouver des crottes de Ying Xue et avaient découvert un mur de pierre incliné qui lui avait servi d'abri.

   - Le mâle Ba Xi s'était peu déplacé par rapport au lieu de réintroduction. Il avait traversé la rivière Alulundihe (阿鲁伦底河) pour rejoindre la colline en face du site de Mamade (麻麻地) où il était resté quelques jours avant de revenir sur le site de réintroduction. Quinze jours plus tard, il avait exploré plusieurs directions adjacentes au site de Mamade, notamment la vallée de Dalinchanggou (大林场沟) en direction du Nord, la vallée d'Erqianbagou (二千八沟) en direction de l'Ouest et du Sud-ouest, le secteur de Niugundang (牛滚凼) en direction du Sud, et la vallée de Mamadegou (麻麻地沟) en direction de l'Est. Puis il était revenu en direction la vallée de Mamadegou (麻麻地沟) et n'était pas loin du site de réintroduction. Ba Xi ayant peu migré en altitude, il se nourrissait pour l'instant uniquement de bambous du genre Yushania et les chercheurs pensaient qu'il n'avait pas encore trouvé ceux du genre Bashania plus en altitude. Pour mémoire, le mâle Tao Tao, réintroduit en 2012, s'était nourri durant quatre mois de bambous du genre Yushania.

Courant mars 2018, d'autres nouvelles ont suivi. La femelle Ying Xue se trouvait dans le secteur de Dahongshan (大洪山) tandis que le mâle Ba Xi se trouvait dans le secteur de Gongyihai (公益海) :

   - Le signal radio de Ba Xi était normal. Les chercheurs avaient pu télécharger les données GPS et déterminer que les activités du mâle avaient été peu importantes en février. Ses activités s'étaient principalement concentrées dans le secteur de la cage de recapture N°2, dans la vallée d'Erqianbagou (二千八沟) et dans le secteur de Niugundang (牛滚凼). Du début vers la fin du mois de février, il avait eu tendance à migrer du sud vers le nord. A la fin du mois, il se trouvait dans un secteur proche de la route forestière et du site de réintroduction.

   - Le signal de la femelle Ying Xue était normal également. Elle s'était progressivement déplacée de la vallée de Dahongshansigou (大洪山四沟) vers celle de Yigou (一沟). Elle se trouvait vers Xinkang (新康), au nord de la montagne Dahong (大洪山) mais n'avait pas quitté le secteur de Dahongshan.

Enfin, le 13 avril 2018, Ying Xue est aperçue vers 10 heures du matin dans le secteur de Menghuocheng (Menghuocheng scenic area 孟获城景区) du comté de Shimian, toujours dans le périmètre de la réserve naturelle de Liziping. C'est grâce aux crottes qu'elle a laissées sur place que le personnel de la réserve a pu confirmer qu'il s'agissait bien de Ying Xue. Le 13 avril constitue donc la première observation visuelle directe de Ying Xue, les localisations précédentes ayant été déterminées à partir d'indices retrouvés et attribués à la femelle.

 

A lire : Les actualités précédentes consacrées à Ying Xue et Ba Xi :

        La femelle Ying Xue, lâchée dans le milieu naturel en novembre dernier, a été aperçue (17 avril 2018)

        Des nouvelles de Ying Xue, Ba Xi et Tao Tao, réintroduits tous les trois dans la réserve naturelle de Liziping (14 mars 2018)

        Un mois après avoir rejoint le milieu naturel, des nouvelles de Ying Xue et Ba Xi (3 janvier 2018)

        La femelle Ying Xue et le mâle Ba Xi, nés en captivité en 2015, ont été lâchés dans le milieu naturel (26 novembre 2017)

        > Xi Mei a donné naissance à un petit le 26 juillet à la base d'Hetaoping (30 juillet 2015)

        > Si Xue a donné naissance à la base d'Hetaoping (15 juillet 2015)

 

 

2018, Xiao Hetao et Qin Xin sont relâchés dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou

 

Le 27 décembre 2018, deux nouveaux pandas nés l'été 2016 sont relâchés dans la nature : les femelles Qin Xin et Xiao Hetao.

Jusque là, depuis la reprise du programme de réintroduction en 2010, les pandas nés en captivité à avoir été réintroduits dans le milieu naturel l'ont tous été dans la réserve naturelle de Liziping dans les monts Xiaoxiangling. Cette fois, c'est une autre réserve naturelle qui a été sélectionnée pour la réintroduction de Qin Xin et Xiao Hetao : la réserve naturelle de Longxi-Hongkou dans les monts Minshan.

La réserve naturelle de Longxi-Hongkou a été établie en 1993 et occupe une surface de 31 000 hectares dans le comté de Dujiangyan (province du Sichuan), comté placé sous la juridiction de la ville-préfecture de Chengdu. Elle a été élevée au rang de réserve nationale en 1997. Elle couvre un territoire compris entre 1 200 et 4 582 mètres d'altitude et se situe à environ 25 km au nord-ouest de la ville de Dujiangyan (et 85 km de Chengdu). A l'Est, la réserve de Longxi-Hongkou est bordée par la réserve naturelle de Baishuihe. Juste au sud de la réserve se situe le Parc forestier national de Longchi (Longchi National Forest Park).

Lors du troisième recensement des pandas sauvages et de leur habitat, mené de 1999 à 2003, 6 pandas géants avaient été dénombrés dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou. Les données du quatrième recensement, mené de 2011 à 2014, révèlent que 9 pandas habitent dorénavant la réserve, soit 3 pandas de plus que dix ans auparavant. 26 706,59 hectares, soit 86,15% de la réserve, sont considérés comme habitat du panda.

C'est dans cette réserve qu'avait été relâché le panda géant Shen Ling N°1, un panda sauvage égaré dans la ville de Dujiangyan le 16 juillet 2005. La police avait été obligée d'endormir l'animal qui avait été transporté jusqu'au centre de Wolong pour un examen complet avant d'être relâché, équipé d'un collier radio-émetteur, le 8 août 2005 dans la réserve de Longxi-Hongkou.

La réserve naturelle de Longxi-Hongkou se situe dans la partie sud de l'aire de distribution de la sous-population B des monts Minshan. Cette sous-population ne comptait que 35 pandas lors du 3ème recensement et l'habitat.

La femelle Qin Xin est née le 16 juillet 2016 à la base de Ya'an Bifengxia du Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) avant d'être sélectionnée comme candidate pour le programme de réintroduction.

La femelle Xiao Hetao est née le 30 juillet 2016 à la base d'Hetaoping. C'est sa mère Zhuang Mei qui l'a élevée et formée jusqu'à en faire une candidate considérée comme idéale pour être réintroduite dans le milieu naturel.

Les 21, 22 et 23 novembre 2021, Xiao Hetao a été photographiée par un appareil à déclenchement infrarouge installé à une altitude de 1 363 mètres dans la forêt domaniale de Longchizhen (龙池镇国有林), au sud de la réserve de Longxi-Hongkou. Son identité a été confirmée après une analyse génétique des crottes collectées sur place.

 

A lire : Les actualités précédentes consacrées à Xiao Hetao et Qin Xin :

        > Le panda photographié en novembre dernier dans la forêt domaniale de Longchi est en fait Xiao Hetao, réintroduit en 2018 (8 janvier 2022)

        > Un panda sauvage photographié à plusieurs reprises dans la forêt domaniale de Longchi (comté de Dujiangyan) (3 décembre 2021)

        Xiao Hetao et Qin Xin deviennent les premiers pandas nés en captivité à être relâchés dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou (27 décembre 2018)

        Xiao Hetao et Qin Xin seront relâchés demain dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou (26 décembre 2018)

 

 

Pourquoi le choix de la réserve naturelle de Liziping comme site de réintroduction ?

 

La réserve naturelle de Liziping est une réserve provinciale située dans le comté de Shimian (province du Sichuan). Elle a été établie en 2003 et protège aujourd'hui un territoire de 51 500 hectares compris entre 1500 et 4834 mètres d'altitude dans les Monts Xiaoxiangling, un des six grands Monts habités par les pandas sauvages. Elle se situe à 35 km de la ville de Shimian et s'étend sur 23 km du nord au sud et sur 17,8 km de l'est à l'ouest.

La réserve naturelle de Liziping avait fait l'objet d'une évaluation scientifique en 2012 au regard de ses capacités à être un site adapté pouvant accueillir des réintroductions. Les experts avaient conclu qu'elle était très adaptée pour recevoir des pandas réintroduits.

En effet, parmi les 6 grands monts habités par les pandas sauvages, le complexe formé par les monts Xiaoxiangling et Daxiangling a un effectif très faible de pandas (68 pandas seulement selon les données du quatrième recensement mené entre 2011 et 2014). Ce même recensement a montré que seuls 22 pandas vivent dans la réserve de Liziping, de plus la compétition entre individus y est plutôt faible car la densité de pandas y est faible (0,057 panda par km² contre 0,115 panda par km² à Wolong par exemple).

Ajouté à cela, cette réserve présente la particularité de se situer à la frontière entre les monts Xiaoxiangling et les Monts Liangshan (eux aussi avec un faible effectif de pandas sauvages, 124 selon le quatrième recensement) et elle remplit ainsi un rôle de corridor (couloir écologique) entre ces deux grands habitats du panda. Une étude de 2010 a montré les pandas du complexe formé par les monts Daxiangling et Xiaoxiangling vivent dans quatre poches isolées et séparées les unes des autres d'une distance moyenne de 76 km et que la rivière Dadu et la route nationale 108 étaient des barrières expliquant cette fragmentation.

La faible compétition entre individus et la nécessité de renforcer la population sauvage en place dans ce territoire sont deux atouts qui font de la réserve naturelle de Liziping un lieu idéal pour les programmes de réintroduction dans le milieu naturel de pandas nés en captivité. En effet, d'un point de vue génétique et pour éviter la consanguinité et l'extinction de cette population, il est primordial que les effectifs soient renforcés.

C'est ainsi que cette réserve a déjà été choisie en 2009 pour la réintroduction de Lu Xin, une femelle panda née dans le milieu naturel, mais secourue puis soignée avant d'être déplacée vers Liziping. Lu Xin, secourue en mars 2009 dans les Monts Qionglai, qui avait été relâchée une fois soignée, un mois plus tard, dans la réserve naturelle de Liziping, pour renforcer les effectifs dans cette zone géographique stratégique. Depuis, Lu Xin est devenue mère comme l'ont démontré récemment les photographies des appareils à déclenchement infrarouge installés dans la réserve.

 

A lire :

        > La réserve naturelle de Liziping

        Lu Xin, secourue puis relâchée dans la réserve naturelle de Liziping en 2009, est devenue mère dans le milieu naturel (31 août 2015)

        > 21 février 2012 : La réserve naturelle de Liziping semble adaptée pour accueillir des réintroductions futures

        > 5 mai 2010 : Qu'est devenue Lu Xin, une femelle panda sauvage secourue, soignée et relâchée il y a un an

        > 1er juin 2009 : Des nouvelles de Lu Xin, une femelle panda sauvage secourue le 25 mars dernier et relâchée le 29 avril dans la réserve naturelle de Liziping

        > 29 avril 2009 : Le panda sauvage secouru le 25 mars dernier dans les Monts Qionglaishan et baptisé Lu Xin a été relâché dans les Monts Xiaoxiangling

        > 25 mars 2009 : Un panda sauvage malade secouru dans la province du Sichuan

 

 

Questions et avenir du programme de réintroduction

 

A ce jour, 13 pandas nés en captivité ont été réintroduits dans la nature.

Comme détaillé ci-dessus, le premier, Xiang Xiang, a été relâché dans la réserve naturelle de Wolong le 28 avril 2006. Malheureusement il a été retrouvé mort moins d'un an après avoir été réintroduit, le 19 février 2007 faute d'avoir pu concurrencer les pandas sauvages pour la nourriture et son territoire.

Jusqu'à ses deux ans, Xiang Xiang avait été élevé comme les autres pandas avec une présence humaine constante et son intégration tardive au programme de formation est une des raisons de cet échec. C'est ainsi qu'avec la reprise du programme de réintroduction en 2010, le nouvel objectif affiché était de former des jeunes pandas dès leur naissance à vivre dans des conditions se rapprochant au plus près de celles du milieu naturel, sans l'aide de l'homme, avec pour finalité de les réintroduire à l'âge de deux ans et demi, âge de la séparation habituelle et naturelle avec leur mère.

Le programme de 2010 est toujours celui mené actuellement à Hetaoping et Tiantaishan, et les 10 pandas Tao Tao, Zhang Xiang, Xue Xue, Hua Jiao, Hua Yan, Zhang Meng, Ying Xue, Ba Xi sont issus de ce programme de formation. Cependant, tous les pandas intégrés à ce programme n'ont pas atteint l'âge d'être réintroduit, et c'est notamment le cas de Xin Yuan retrouvée morte à Hetaoping quelques temps avant sa réintroduction (voir ci-dessus). D'autres pandas ont été retirés du programme ou n'ont pas survécu.

En 2014, Xue Xue est retrouvée morte seulement un peu plus d'un mois après sa réintroduction.

Au travers des cas décrits précédemment, il s'avère que les chinois ont développé deux approches pour former des pandas en vue de les relâcher dans le milieu naturel. La première, celle mise en œuvre par la base de Chengdu, est qualifiée de méthode douce. C'est l'homme qui va apprendre à l'animal né en captivité un ensemble de réflexes afin qu'il puisse être de plus en plus autonome et qu'il appréhende son environnement de la meilleure façon qu'il soit. Ainsi, quelques experts vont travailler quotidiennement pendant plusieurs mois avec un panda et lui apprendre comment rechercher sa nourriture, trouver un point d'eau, anticiper d'éventuels prédateurs. C'est un long travail d'apprentissage, où la complicité entre l'animal et l'homme est la clef de la réussite. L'objectif est que l'individu acquiert progressivement des instincts sauvages. Cette méthode diffère de celle employée par le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant (China Conservation and Research Center for the Giant Panda - CCRCGP) où c'est la mère panda qui va apprendre à son jeune à vivre dans des conditions qui s'approchent progressivement de plus en plus avec celles du milieu naturel. La mère panda et son jeune sont alors sélectionnés puis placés dans des enclos naturels de plus en plus grands et complexes. Ce n'est qu'au bout de 24 mois ou légèrement plus que le jeune panda est séparé de sa mère puis relâché s'il a franchi avec succès les différentes étapes de la formation. Cette stratégie vise à minimiser l'intervention humaine et s'appuie sur l'instinct maternel pour l'apprentissage.

Ces succès mais aussi ces échecs montrent bien que ce programme de réintroduction n'en est qu'à un stade expérimental permettant d'alimenter les connaissances scientifiques, d'accumuler des données et d'enrichir le retour d'expérience sur le sujet tout récent de la réintroduction de pandas captifs dans le milieu naturel.

Comme toute expérimentation de réintroduction, elle présente des risques mais est aussi capitale pour progresser sur ce sujet. Rappelons que l'objectif ultime de l'élevage en captivité du panda géant est le soutien aux populations sauvages et la réintroduction est l'un des volets de ce soutien.

De nombreuses questions restent cependant en suspens, notamment sur l’avenir à donner à ce programme de réintroduction : n’existe-t-il pas des risques pour les populations sauvages et si oui lesquels ? notamment en termes de transmission de parasites ou de maladies des individus captifs vers ceux sauvages ? quel est le risque encouru par les pandas réintroduits en cas de compétition avec des congénères sauvages pour le territoire ou l'accès à un partenaire ? les pandas réintroduits seront-ils capables de se reproduire avec des congénères sauvages, et ensuite d'élever leurs jeunes (cas des femelles) ? ne doit-on pas plutôt réintroduire des pandas dans des habitats perdus mais que l’on souhaiterait voir reconquis par l’espèce ? est-il pertinent de ne réintroduire qu’un seul panda à la fois ? ou un groupe de pandas ?...

Il est également important de se pencher sur l'habitat du panda pour savoir s'il est adapté et non limitant pour accueillir davantage de pandas. N'est-il pas prioritaire de protéger et restaurer l'habitat du panda avant d'envisager des réintroductions supplémentaires ?

Le programme actuel de réintroduction en est à ses débuts et il convient de poursuivre les recherches et les expériences afin de définir la meilleure stratégie. C'est d'ailleurs dans cet esprit que le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant a inauguré en août 2014 une nouvelle base à Huaying pour poursuivre les études sur la réintroduction de pandas nés en captivité dans le milieu naturel, et notamment évaluer leur adaptation à la vie dans la nature après la réintroduction, sans faire courir aucun risque aux pandas sauvages. En effet, les premiers pandas captifs réintroduits dans le milieu naturel l'ont tous été dans des lieux déjà habités par des pandas sauvages et les risques sont nombreux comme détaillé ci-précédemment. Au delà, les risques pour les pandas captifs ne sont pas nuls non plus, notamment au regard de la compétition qui peut exister entre les pandas sauvages et ceux réintroduits moins aptes à se défendre et à appréhender la meilleure stratégie de survie.

Par ailleurs, quelle est la meilleure approche entre les deux déployées par la base de Chengdu et le Centre Chinois de Recherches et de Conservation du Panda Géant ? Celle où le formateur est l'homme ou celle où le formateur est la mère panda ?

Les scientifiques s'accordent à dire que davantage d'expériences et d'études doivent être menées pour mieux comprendre et maîtriser le processus de réintroduction, et l'idée de poursuivre la recherche sans mettre en péril les pandas sauvages, notamment en réintroduisant des pandas captifs dans la nature sans risque de perturber leurs congénères sauvages, est une bonne piste. L'un des objectifs recherchés lorsque l'on réintroduit une espèce est la reconquête d'anciens habitats perdus, et en ce sens la base de Huaying et l'entraînement de pandas captifs à vivre à Huaying pourrait remplir cet objectif à terme.

Les recherches doivent être poursuivies pour définir la meilleure stratégie pour le futur, mais ne nous y trompons pas, la conservation du panda passe par la protection des pandas sauvages et de leur habitat et non par l'espoir de rétablir demain par le biais de la réintroduction des populations que l'on n'aurait pas su protéger à temps.

 

 

 

Pour en savoir plus :

        > Menaces qui pèsent sur la survie de l'espèce et mesures de protection et de conservation

        > Fiche "liste rouge" du statut du panda publiée par l'IUCN : Le panda est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées publiée par l'IUCN (Union mondiale pour la nature). Cette liste constitue la source d'information faisant le plus autorité dans le monde sur le statut des plantes et des animaux.

        > Fiche "CITES" du statut du panda : Le panda est classé en Annexe 1 de la CITES. Le commerce concernant l'espèce ou les produits dérivés de l'espèce est très strictement réglementé par les États membres (ou Parties), toute transaction à des fins purement commerciales étant totalement proscrite. La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, connue par son sigle CITES ou encore comme la Convention de Washington, est un accord international entre États. Elle a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.

        > Les réserves naturelles pour protéger l'habitat du panda : Fin 2009, la Chine compte 67 réserves naturelles pour la protection des populations sauvages de pandas

        > Liste des principales réserves de pandas en Chine (PDF)

        > L'élevage en captivité, une méthode de conservation