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Accès rapide aux chapitres de la page :

         Les premiers pandas vivants exportés vers l'Occident

         Les débuts de la diplomatie du panda, l'ère des cadeaux d'Etat

         Du cadeau d'Etat au prêt commercial

         Une diplomatie du panda moderne, compatible avec la conservation

         Zoos et centres de recherche et d'élevage en Chine

         Les rôles de la population captive de pandas géants

         L'élevage en captivité, une méthode de conservation

         Assurer le bien-être des pandas captifs et développer le training médical

 

Partout où des pandas géants sont exposés, les visiteurs se pressent pour venir les voir. Que ce soit dans les rares zoos occidentaux qui ont la chance de compter le panda géant dans leur collection ou dans les nombreux zoos chinois qui en hébergent, l'engouement des enfants comme des adultes est réel.

Déjà durant la Dynastie des Han de l'Ouest (de 206 avant Jésus-Christ à 24 après Jésus-Christ), l'Empereur aurait détenu dans ses jardins de Xi'an environ quarante espèces rares dont un panda, comme le rapporte l'historien Shang Linfu. A ce jour, ce serait le premier cas connu de panda exposé en captivité.

Selon des archives de la Famille Royale Japonaise, Tang Wu Zetian, Impératrice de 690 à 705 après Jésus-Christ de la Dynastie Tang (de 618 à 907 après Jésus-Christ) aurait offert deux pandas vivants et soixante-dix peaux à l’Empereur Japonais comme marque d'amitié. C'est le premier cas rapporté où le panda géant est utilisé comme cadeau diplomatique.

Pour les savants européens, le panda géant resta un mythe jusqu'en 1869, date à laquelle le Père David, un naturaliste, explorateur et missionnaire français, en découvrit un exemplaire dans les montagnes sud-occidentales de la Chine. Cependant, les spécimens envoyés par David au Muséum d'histoire naturelle de Paris avaient tous été tués pour faciliter leur capture.

Désormais, celui que l'on va nommer dans l'Occident « panda », le même nom déjà adopté pour le panda roux, va faire l'objet de nombreuses convoitises, tant scientifiques que de prestige, et tuer un panda va devenir un objectif pour nombre de Muséums, collectionneurs et chasseurs. Jusqu'en 1935, les différentes expéditions qui vont se succéder en Chine auront pour objectif de ramener des spécimens comme trophées de chasse, que ce soit pour les Muséums occidentaux qui commanditent ces expéditions ou bien même pour le compte propre de chasseurs explorateurs.

 

Les premiers pandas vivants exportés vers l'Occident

La phase suivante est la capture d'un panda vivant, dont les deux compétiteurs principaux sont Tangier Smith et Ruth Harkness. William Harkness, mari de Ruth, un aventurier, rejoignit la Chine en 1934 avec pour idée de capturer un panda vivant. Il s’associa alors avec un employé de banque américain reconverti en collectionneur d'animaux, Tangier Floyd Smith. Mais avant de pouvoir atteindre la région où vit le panda, William mourut d'un cancer, en 1936, et au tour de la désormais veuve Ruth Harkness de rejoindre la Chine pour relever le désir d'expédition de son défunt mari. Dans sa quête du panda, et après une mésentente financière avec Smith, elle s’associa préalablement à deux frères, Jack et Quentin Young, dont le premier né aux Etats-Unis faisait partie de l'expédition Roosevelt de 1929. Quentin, né en Chine, désireux de ramener une peau de panda pour l'Académie chinoise des sciences de Nanjing pour démontrer qu'un chinois était aussi capable qu'un Occidental de tuer l'animal, accompagna Ruth près de Wolong, au cœur de l'habitat du panda. Ils y trouvèrent rapidement un jeune panda, le 9 novembre 1936, qu'ils vont capturer vivant et que Ruth Harkness fera sortir de Chine depuis le port de Shanghai, avec pour faux intitulé celui d'un chien afin de passer les douanes. Le jeune panda, nommé Su Lin, arriva avec sa propriétaire au port de San Francisco le 18 décembre 1936 alors que Quentin Young mènera à bien son expédition en tuant deux autres pandas pour l'Académie des sciences.

Le jeune panda, destiné à la Société zoologique de New York, arriva à New York le 23 décembre 1936 où il ne resta que quelques semaines, le zoo refusant l'animal perçu comme en mauvaise santé et craignant une mauvaise publicité en cas de décès de l’animal. Finalement c'est le parc zoologique de Brookfield, à Chicago, qui acceptera Su Lin le 2 février 1937. Quarante mille visiteurs se pressèrent le premier weekend parmi eux l’acteur John Barrymore et l’écrivaine Helen Keller. Su Lin va mourir à Chicago un peu plus d'un an après son arrivée, le 1er avril 1938.

 


Ruth Harkness, dans sa chambre d'hôtel à Shanghai, demande au Docteur Nance d'examiner Su Lin,
en novembre 1936 - Source : The lady and the panda

 

La véracité du récit de Ruth Harkness sera remise en cause notamment par Tangier Smith, le grand perdant de la mort de William, porté sans doute par la jalousie, qui l’accuse d’avoir acheté le jeune panda à des villageois ou à des chasseurs locaux. Thèse appuyée par plusieurs témoignages mais contestée par Quentin Young après le décès des deux protagonistes, qui confirme que Ruth Harkness l’accompagnait le jour de la capture.

Dans les pas de Ruth Harkness, Tangier Smith captura à son tour un panda vivant en 1937, Jennie, qui va mourir à bord du paquebot Andre Lebon lors de son transfert entre Shanghai et Singapour. De 1936 à 1946, ce sont ainsi quinze pandas, Su Lin et Jennie compris, qui furent capturés vivants et survivre lors de nouvelles expéditions menées par Ruth Harkness, Tangier Smith, Dickinson, Steele, Dean Sage, Gordon Campbell, David Crockett Graham, ou encore Ma Teh en vue d'être exportés en Europe et aux Etats-Unis.

 


Le panda Ming a été capturé par Tangier Smith en septembre 1938.
Il a été expédié au zoo de Londres où il a vécu de décembre 1938 à décembre 1944.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il a été envoyé à plusieurs reprises au zoo de Whipsnade, également en Angleterre.

 

Parmi eux, Happy, capturé vivant en septembre 1938 par Tangier Smith, est arrivé à Londres le 24 décembre 1938 puis a été vendu à un marchand d’animaux allemand qui a fait effectuer à Happy une tournée en Europe de l'Est au premier semestre 1939. Happy a passé de quelques jours à quelques semaines selon les cas à Berlin, Hanovre, Munich, Leipzig, Cologne, Francfort, Nuremberg, Dresde, avant de s'arrêter en France, au zoo de Vincennes du 24 mai au 6 juin 1939, puis d’être vendu au zoo de Saint-Louis aux Etats-Unis, où il passa le reste de sa vie jusqu'au 10 mars 1946, date de sa mort. Happy avait quitté le territoire français le 6 juin 1939 en embarquant dans un navire au port de Cherbourg avant d'arriver 18 jours plus tard, soit le 24 juin 1939, aux États-Unis.

Un seizième panda, Chi Chi, sera offert à Heini Demmer, un négociant autrichien, par le zoo de Pékin en échange d’animaux africains. Chi Chi quitta la Chine en mai 1958 via le Transsibérien, fit une halte d’une semaine à Moscou puis visita plusieurs zoos européens, à Francfort, Copenhague et Berlin Est et Ouest avant d’arriver au zoo de Londres le 5 septembre 1958 qui l’acheta finalement à Demmer pour le garder dans sa collection. La jeune femelle était destinée aux Etats-Unis mais un embargo alors en vigueur sur le commerce provenant de Chine empêcha Demmer d’amener Chi Chi outre-Atlantique. L’engouement des anglais pour leur nouveau panda sera déterminant dans le choix que feront Sir Julian Huxley, Sir Peter Markham Scott, Guy Mountfort et Max Nicholson, les fondateurs du WWF en 1961, d’adopter l’animal noir et blanc charismatique comme logo. C’est un scientifique naturaliste écossais, Gerald Watterson, qui dessinera la première ébauche du logo, sur laquelle s’appuiera Sir Peter Scott, premier président du WWF, pour concevoir le premier logo de la toute nouvelle ONG.

 

Pour en savoir plus : 

        > Sur les traces du Père David dans la principauté de Moupin

        > Historique des grands pandas hébergés en France, au zoo de Vincennes : de 1939 à 2000

 

 

Les débuts de la diplomatie du panda, l'ère des cadeaux d'Etat

Partout où des pandas sont exposés, les visiteurs se pressent pour observer l’animal inédit, et les médias titrent sur cet intérêt démesuré qu’ils qualifieront de pandamania. La Chine prend rapidement la mesure que son panda est devenu une superstar en Occident et s’empare de cette convoitise en se servant de l’animal comme stratégie pour symboliser l’amitié dans les relations diplomatiques. Ce sont les débuts de la diplomatie du panda, avec l'ère des cadeaux d'Etat.

Ainsi de 1957 à 1983, vingt-quatre pandas sont offerts à dix nations étrangères (Russie, Corée du Nord, Etats-Unis, Japon, Mongolie, France, Angleterre, Mexique, Espagne, Allemagne) comme signe d’amitié entre les peuples ; les individus devenant propriétés des pays qui se les voient offrir. En voici ci-après quelques illustrations.

En 1957, la Chine de Mao Tse-Tung offre à la Russie de Nikita Khrouchtchev un panda, Ping Ping, un mâle présumé être une femelle à son envoi, qui s’envolera de Chine le 12 mai 1957 et qui séjournera au zoo de Moscou du 18 mai 1957 au 29 mai 1961. C'est le premier cadeau diplomatique de l'époque moderne et il a été offert aux citoyens de Moscou par le maire de Beijing de l’époque, Peng Zhen. Un second mâle, An An, le rejoindra le 18 août 1959. Il faudra attendre 2001 pour revoir des pandas à Moscou, un couple prêté par Pékin quelques semaines durant un festival culturel dédié à la capitale chinoise, à Moscou.

En pleine Guerre Froide, sur invitation du gouvernement chinois, Richard Nixon, alors président des Etats-Unis, se rend en Chine en février 1972, inaugurant ainsi une normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays. Premier président américain à se rendre en Chine, il présente au zoo de Beijing un bœuf musqué d’Alaska et réciproquement le gouvernement de Mao Zedong décide d’envoyer deux pandas comme geste d’amitié. Les deux pandas, le mâle Hsing Hsing et la femelle Ling Ling, sont arrivés à Washington le 16 avril 1972 à bord d’un avion cargo de l’Air Force, et deviendront les diplomates les plus célèbres au monde. La Première Dame Patricia Nixon, le directeur du zoo de Washington Dr. Theodore Read et d’autres personnalités étaient présents à la cérémonie d’accueil. Le premier weekend, pluvieux, quelques 8 000 personnes se sont pressées voir les pandas, le jour suivant, ensoleillé, elles étaient 16 000, et étaient prêts à faire plusieurs heures de queue pour voir les deux animaux quelques secondes. Le premier mois, ce ne sont pas moins de 1,1 millions de visiteurs qui sont venus au parc zoologique national de Washington, et la pandamania connue en 1936 refait surface. Cartes postales, tee-shirts, peluches, et des dizaines d’autres produits dérivés envahissent les étals. Les moindres faits et gestes des deux pandas sont suivis, et les tentatives pour la reproduction sont commentées et les cinq petits auxquels Ling Ling donnera naissance mais qui ne survivront pas plus de trois jours soulèveront l’émoi chez la population. Le 6 mars 1981, Chia Chia, un mâle du zoo de Londres, a été transféré à Washington pour s'accoupler avec Ling Ling. Mais les deux n'étaient pas compatibles et ne se sont pas reproduits si bien que Chia Chia est reparti à Londres le 10 juillet de la même année, et la love story fit l’objet de dizaines d’articles de presse.

 


Le couple star du zoo de Washington, le mâle Hsing Hsing et la femelle Ling Ling - © NZP

 

Presque treize siècles après que l’Empereur japonais aurait reçu deux pandas vivants de son homologue chinois, le Japon va à son tour être bénéficiaire de cette diplomatie du panda dans sa version moderne. En septembre 1972, Tanaka Kakuei, le Premier ministre japonais de l'époque, visite la Chine et signe un accord pour l'établissement de relations diplomatiques avec la Chine, signifiant ainsi la normalisation des relations entre les deux pays. Après la cérémonie de signature de l'accord, Zhou Enlai, Premier ministre chinois de l'époque, présente deux pandas au Japon au nom du peuple chinois. Lan Lan et Kang Kang, un couple de pandas, sont arrivés à Tokyo le 28 septembre 1972. Les japonais ont pu les voir pour la première fois le 5 novembre 1972 et dès 7h30 du matin, des milliers de personnes attendaient l'ouverture du zoo, et quelques 60 000 personnes ont afflué de tout le Japon pour voir les deux pandas le premier jour. Pendant les sept premières années, quelques 32 millions de visiteurs sont venus voir les deux pandas. Lan Lan va vivre au zoo de Tokyo jusqu'au 4 septembre 1979, date de son décès, âgée d'une dizaine d'années seulement. Fait particulier, Lan Lan était enceinte lorsqu'elle est morte, après s'être accouplée le printemps précédent avec son partenaire Kang Kang. Le Premier ministre japonais de l'époque, Ohira Masayoshi, avait fait part de sa peine en annonçant la triste nouvelle à son peuple. Le 29 janvier 1980, une autre femelle a été envoyée par la Chine au Japon, pour remplacer Lan Lan morte quelques mois auparavant. Il s'agissait de Huan Huan, capturée dans le comté de Baoxing le 5 février 1975, alors âgée d'un an et demi. Huan Huan donnera entre autres naissance à You You le 23 juin 1988, dont le nom avait été annoncé durant une cérémonie organisée le 24 décembre 1988, cérémonie lors de laquelle avaient assisté la femme du Premier ministre de l'époque, Tokyo Magistrate Suzuki, et l'ambassadeur de Chine au Japon de l'époque, Yang Zhenya. Le 9 octobre 1982, la Chine offrira un nouveau mâle à Tokyo, Fei Fei, pour remplacer Kang Kang décédé deux ans plus tôt et laissant le zoo de Tokyo sans mâle.

 


Arrivée de Kang Kang (à gauche) et Lan Lan (à droite) au Japon, le 28 septembre 1972 - © Zoo d'Ueno

 

En 1973, deux pandas sont présentés par le Premier ministre chinois de l'époque, Zhou Enlai, au président Georges Pompidou lors d'un voyage officiel du président français en Chine.

En septembre 1974, Ching Ching et Chia Chia rejoignent le zoo de Londres en échange de deux rhinocéros blancs envoyés par le zoo londonien au zoo de Pékin. C’est le Premier ministre britannique de l’époque, Edward Heath, qui avait réclamé des pandas lors de sa visite en Chine quelques semaines auparavant en 1974.

En 1975, c’est le zoo de Chapultepec, à Mexico, qui reçoit ses premiers pandas, Ying Ying et Pe Pe, le 10 septembre précisément. Il s'agissait d'un cadeau diplomatique de la Chine au Mexique à l'occasion de la visite du vice-Premier ministre chinois de l'époque, Chen Yuachi, à Mexico. A leur arrivée sur le sol mexicain, les deux pandas ont été accueillis par María Esther Zuno Arce, Première Dame du Mexique, et Octavio Sentíes Gómez, régent de la ville de Mexico.

 


Ying Ying et Pe Pe au zoo de Mexico peu après leur arrivée
Source : © El Heraldo de Mexico, 12 septembre 1975, photo de Francisco Hernandez

 

Puis c’est au tour de l’Espagne de recevoir le dorénavant cadeau diplomatique incontournable de la Chine. Une paire de pandas, la femelle Shao Shao et le mâle Chang Chang, est offerte par la Chine au roi d'Espagne Juan Carlos lors de sa visite en Chine en juin 1978 et est arrivée au zoo de Madrid le 24 décembre 1978, par avion à 20h30 à l'aéroport de Barajas (Madrid) après une escale à Bucarest.

 


Le 29 juillet 1978, le roi Juan Carlos reçoit les administrateurs des zoos de Beijing et Madrid

 

Un nouveau couple est offert au Chancelier Helmut Schmidt par le Premier ministre chinois de l’époque, Hua Guofeng, lors de sa visite en Allemagne de l’Ouest en septembre 1979. Bao Bao et Tian Tian arrivent à Berlin le 5 novembre 1980.

 

Pour en savoir plus : Historique des grands pandas hébergés en France, au zoo de Vincennes (de 1939 à 2000)

 

Pour en savoir plus : lors de mes visites de zoos, j'ai détaillé dans mes comptes-rendus les aspects historiques et notamment les premiers pandas exposés :

        > Ma visite au zoo de Chapultepec à Mexico (Mexique) du 10 septembre 2013

        > Mes visites au zoo de Washington (Etats-Unis) des 6 et 8 septembre 2013

        > Ma visite au zoo d'Ueno à Tokyo (Japon) du 27 juillet 2013

        > Ma visite au zoo de Madrid (Espagne) du 8 juin 2011

 

 

Du cadeau d'Etat au prêt commercial

Devant une pandamania exponentielle à chaque transfert de panda, la Chine qui s’ouvre progressivement à un monde capitaliste prend vite la mesure de la valeur commerciale, stratégique et politique du panda géant. L’ouverture de la Chine aux investissements étrangers en 1978 et la nécessité de pactiser avec les nations susceptibles d’offrir des marchés changent la donne. L’animal diplomatique par excellence peut le rester mais être source de revenus, c’est ainsi que dès 1984 vont voir le jour des prêts monnayés de courte durée, de quelques semaines à quelques mois seulement, de pandas à des zoos étrangers dont le prestige passe par l’exposition de l’animal convoité, peu importe le prix.

Deux cas préalables se passent au Japon au début des années 1980, même si ce ne sont pas ces deux cas qui sont souvent cités comme point de démarrage de ce « commerce ».

Le bal est définitivement ouvert en 1984, lorsque le zoo de Los Angeles reçoit deux pandas à l’occasion des 23ème Jeux olympiques d’été. Le mâle Ying Xin et la femelle Yong Yong vont séjourner un peu plus de trois mois au zoo de Los Angeles, du 13 juillet au 30 octobre 1984, puis vont être loués trois nouveaux mois au zoo de San Francisco qui en fait la demande. Le directeur du zoo de San Francisco déclarait alors « ils sont les animaux les plus désirés au monde ».

De juillet à octobre 1985, c’est le zoo canadien de Toronto qui loue la femelle Qing Qing, alors âgée d'environ 6 ans, et le mâle Quan Quan, alors âgé de 9 ans. Pour cet évènement spécial, le zoo avait même rehaussé de un dollar le prix des billets adultes. Cette année là, le zoo a connu la plus forte affluence de son histoire, avec 1,9 millions de visiteurs.

 


Qing Qing (en dessous) et Quan Quan (au dessus), le 18 juillet 1985, premier jour de leur sortie
pour le public au zoo de Toronto - © Canadian Press

 

En Europe, la Suède, l’Irlande, la Belgique et les Pays-Bas reçoivent respectivement d’avril à août 1986 à Eskilstuna, de mai à octobre 1986 à Dublin, de mai à septembre 1987 à Anvers, et de mai à septembre 1987 à Hilvarenbeek, une paire de pandas en contrepartie du versement d’un loyer élevé.

Durant leurs 207 jours d'exposition, du 27 juillet 1987 au 8 février 1988, quelques 2,2 millions de visiteurs se sont précipités pour voir la femelle Ba Si et le mâle Yuan Yuan au zoo de San Diego. Fait particulier, la femelle Ba Si était dressée à la manière d’un animal de cirque et beaucoup de photos la montrent en performance. Le zoo de San Diego a indiqué que l’exposition de ces deux pandas avait boosté ses revenus de plus de cinq millions de dollars.

 


Article de journal publié pour l'arrivée de Basi et Yuan Yuan - The Bulletin - 24 juillet 1987

 

Il existe de nombreux autres exemples de prêts de cette nature, de courtes durées en contrepartie du paiement de sommes importantes. Mais dès 1988, plusieurs associations s’insurgent contre l’explosion de ces prêts commerciaux qui poussent à la capture de pandas dans leur milieu naturel tout en dénonçant l’absence de politique en Chine pour la préservation des derniers pandas et de leur habitat.

La fin des années 1980 est marquée par le scandale des zoos qui louent des pandas en dehors de tout objectif de conservation et le sort des pandas sauvages et de leur habitat qui les laisse au bord de l’extinction, avec notamment la médiatisation des épisodes de floraison puis de mort massive des bambous. Une prise de conscience internationale va émerger, relayée par les médias qui titrent à de nombreuses reprises sur le sort des pandas affamés. Un moratoire sur les prêts de courte durée est propulsé par plusieurs associations de protection de l'environnement et entériné par plusieurs associations regroupant des parcs zoologiques.

 

Pour en savoir plus : lors de mes visites de zoos, j'ai détaillé dans mes comptes-rendus les aspects historiques et notamment les cas de pandas loués sur de courtes durées à certains zoos :

        > Ma visite au zoo de Toronto (Canada) du 29 août 2013

        > Ma visite au zoo d'Oji à Kobe (Japon) du 31 juillet 2013

        > Ma visite au zoo de San Diego (Etats-Unis) du 27 mai 2012

 

 

Une diplomatie du panda moderne, compatible avec la conservation

La fin des années 1980 et le début des années 1990 coïncident également avec des efforts sans précédent entrepris par la Chine pour protéger le panda géant. En janvier 1992, le Conseil d'Etat chinois approuve le Plan de gestion national pour la conservation du panda géant et de son habitat (National conservation management plan for the giant panda and its habitat) publié en août 1989 par le WWF qui l'a préparé conjointement avec le ministère chinois des forêts avec lequel il coopère déjà depuis une décennie. En 1993, un budget de cinq millions de dollars américains est voté par ce même Conseil d’Etat chinois pour la mise en œuvre du plan. Ce plan marque une première étape décisive dans la stratégie de conservation du panda. Dans l’intervalle 1993-2003, au moins 37 nouvelles réserves naturelles ont été établies soit par le gouvernement central, soit par les gouvernements provinciaux ou même directement par les comtés concernés.

L’adoption de ce plan est un premier pas de la Chine reconnu par les organisations internationales qui dans le même temps marquaient leur opposition stricte aux prêts de courte durée aux nations étrangères. Plusieurs conférences vont se tenir au début des années 1990 notamment pour construire une stratégie d'hébergement de pandas en captivité et ainsi regagner la confiance des zoos occidentaux et des associations et organismes qui les chapeautent.

En septembre 1993, la Chine prend les devants en organisant un colloque international à Chengdu sur la protection du panda géant à l’occasion du Festival international du panda à Chengdu. Une centaine de représentants de onze pays différents ont débattu et présenté des résultats de recherches et leurs idées pour le futur.

Alors que le moratoire sur les prêts de courte durée court depuis 1990, le zoo de San Diego débute en 1993 des négociations avec la Chine pour obtenir une paire de pandas qu’il réclame pour une durée de trois ans, en engageant ainsi une proposition sur une durée plus longue que celles combattues les années passées. La demande est rejetée en juin 1993 par l’administration de la pêche et de la vie sauvage des Etats-Unis (United States Fish and Wildlife Service - USFWS).

En mai 1993, c’est le zoo Adventure World de Shirahama, préfecture de Wakayama, au Japon, qui débute une négociation pour un prêt d’une paire en âge de se reproduire pour une durée de dix ans et contre la somme de dix millions de dollars. Cette institution sera la première à bénéficier d’un prêt nouvelle formule, qui se concrétise par l’arrivée d’une paire de pandas le 6 septembre 1994. Une coopération qui dure toujours et qui fait de ce zoo celui hors de Chine à avoir obtenu le plus de naissances, issues des différents pandas envoyés dans cet établissement.

 


Le mâle Ei Mei, alias Yong Ming, a rejoint le zoo Adventure world, à Shirahama, le 6 septembre 1994
Photographié le 30 juillet 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Le zoo de San Diego révise sa demande et travaille un plan avec l’Association américaine des parcs zoologiques (AAZPA) pour mettre la recherche scientifique au cœur de son projet, mais aussi pour encadrer la destination des fonds versés à la Chine. Un nouvel accord est négocié pour une durée de douze ans et la paire de pandas prévue en 1993 est échangée contre une femelle née en captivité et un mâle né dans le milieu naturel. Le zoo de San Diego dépose une nouvelle demande et finalement l’USFWS délivre un permis d’importation, le 14 janvier 1995.

Le 27 juin 1996, Li Daoyu, l’ambassadeur chinois de l’époque aux Etats-Unis, informe par téléphone la sénatrice californienne Feinstein que le président de la République populaire de Chine, Jiang Zemin, avait approuvé le prêt de deux pandas au zoo de San Diego. Le 29 juin 1996, la sénatrice notifie à la société zoologique de San Diego la décision de Beijing.

C’est ainsi qu’un couple de pandas, le mâle Shi Shi et la femelle Bai Yun, arrive à San Diego le 10 septembre 1996. Une équipe de six personnes dont Don Janssen, vétérinaire au zoo, était à bord du vol 985 d’Air China. Parti de Shanghai, le vol s’est posé à San Francisco puis les deux pandas ont pris un autre vol entre San Francisco et San Diego.

 


Shi Shi, zoo de San Diego - 31 août 2002 - © Mollie

 

Le zoo de San Diego devient ainsi le second, après celui de Shirahama au Japon, à bénéficier d’un prêt de longue durée accompagné d’un véritable plan de coopération scientifique, tant technique que financière, une formule de prêt toujours en vigueur aujourd’hui. Les contrats américains qui vont naître prévoient qu'au moins la moitié des sommes versées servent directement à la conservation de l'espèce dans son habitat naturel, le reste servant à l'élevage en captivité et l’accompagnement de recherches scientifiques sur les individus captifs.

Après Shirahama et San Diego, le troisième zoo bénéficiaire d’un prêt de longue durée est celui d’Atlanta. C’est Terry Maple, alors directeur du zoo, qui a été l’artisan des négociations. « Les pandas sont la créature la plus charismatique au monde » déclarait alors Terry Maple. « Nous ne sauverons jamais les pandas si nous ne les comprenons et ne les connaissons pas. » En 1998, il signe un accord avec la Chine pour le prêt des deux pandas Lun Lun et Yang Yang pour une durée de dix ans. Le zoo d'Atlanta a débuté son programme de recherches sur les pandas géants dès mars 1997, soit deux ans avant l'arrivée des pandas, et les premières études ont été menées par Rebecca Snyder à la base de Chengdu et au zoo de Chengdu.

Lun Lun et Yang Yang sont arrivés au zoo d'Atlanta le vendredi 5 novembre 1999 depuis Beijing où ils ont embarqué à bord d'un Boeing cargo 767 de la société UPS (United Parcel Service). Le contrat de location d'une durée initiale de dix années est prolongé de cinq années en 2009.

Les deux suivants sur la liste seront le zoo d’Oji, à Kobe (Japon) qui reçoit deux pandas le 16 juillet 2000 puis le parc zoologique national de Washington qui accueille Tian Tian et Mei Xiang le 6 décembre 2000.

 


Arrivée de Tian Tian et Mei Xiang à l'aéroport international
de Washington - Dulles, en Virginie, le 6 décembre 2000 - © NZP

 

En 2003, plusieurs autres zoos signent des partenariats avec la Chine pour recevoir à leur tour une paire de pandas. Le 14 mars 2003, c’est le zoo de Schönbrunn, à Vienne, capitale autrichienne, qui devient le premier zoo européen à recevoir deux pandas pour une durée de dix ans. La même année, le 7 avril, le zoo de Memphis, aux Etats-Unis, reçoit un mâle et une femelle provenant respectivement des zoos de Shanghai et Beijing. Le 12 octobre 2003, deux pandas rejoignent le zoo de Chiangmai, en Thaïlande, à bord d'un vol spécial dénommé « Love panda, love Chiangmai » (« aimer les pandas, aimer Chiangmai »).

Quatre années vont s’écouler avant qu’un nouveau zoo soit l’heureux élu. Le 29 juin 2007, sa Majesté la Reine Sofia d'Espagne signe à Chengdu un programme de coopération entre la Chine et l'Espagne sur la protection des pandas géants, le sésame pour obtenir des pandas. Quelques semaines plus tard, le 8 septembre 2007, un couple de pandas voyage vers le zoo de Madrid.

 


La Reine Sofia d'Espagne avec un jeune panda à l'occasion d'une photo à la base de recherches sur le panda de Chengdu,
le vendredi 29 juin 2007. Cette même journée se tenait dans ce centre un sommet qui rendait officiel le programme de coopération
entre la Chine et l'Espagne pour la protection et la recherche internationales du panda.

 

En 2008, le réchauffement des relations entre les deux rives du détroit permet à la Chine de reconsidérer le processus de transfert de deux pandas à Taiwan. Tuan Tuan et Yuan Yuan, dont le mot « tuanyuan » formé avec les caractères des deux pandas signifie « réunion », arrivent au zoo de Taipei le 23 décembre 2008. Yang Hsiao-Tung, un porte-parole de la municipalité de Taipei, déclare alors « Tuan Tuan et Yuan Yuan entament enfin leur voyage historique à Taiwan. Cela marque encore un nouveau pas important pour l'avancée des échanges à travers le détroit. »

Le 1er septembre 2007, suite à la visite en Australie du président chinois de l'époque Hu Jintao, le ministre australien des affaires étrangères de l'époque, Alexander Downer, annonce que la Chine allait prêter deux pandas au zoo d'Adélaïde pour une durée de dix ans dans le cadre d'un programme de recherche conjoint. La femelle Fu Wa et le mâle Wang Wang arrivent sur le sol australien deux ans plus tard, le 28 novembre 2009. Une cérémonie officielle de bienvenue aux deux pandas se tient au zoo quelques jours plus tard, le 13 décembre 2009. Après une prière d'un moine bouddhiste, le Gouverneur général d'Australie, Madame Quentin Bryce, et l'ambassadeur de Chine en Australie, Monsieur Zhang Junsai, souhaitent officiellement la bienvenue aux deux pandas dans leurs nouvelles installations australiennes.

 

 
Cérémonie du 13 décembre 2009 : prière bouddhiste et ouverture officielle
(à droite Madame Quentin Bryce et Monsieur Zhang Junsai) - © Zoo d'Adélaïde

 

Le 20 décembre 2009, à l'occasion du dixième anniversaire de la rétrocession de Macau par le Portugal à la Chine, Hu Jintao, président chinois de l'époque en visite à Macau, fait la promesse que deux pandas seraient envoyés dans ce tout jeune territoire chinois. Le 18 décembre 2010, un vol spécial affrété par Air China ramène deux pandas dans le parc de Seac Pai Van, sur l’île de Coloane, l'île la plus au sud de Macau.

En 1992, alors que la Chine et le Japon célèbrent le vingtième anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques, fait unique, les deux pays s’échangent un panda. Tandis que You You, né au Japon quatre ans plus tôt, est envoyé à Beijing, la Chine offre au Japon le mâle Ling Ling. Ling Ling meurt au zoo de Tokyo le 30 avril 2008 d'un arrêt cardiaque, laissant le zoo de Tokyo sans panda pour la première fois depuis 1972. Peu après le décès de Ling Ling, qui a ému le peuple japonais, un accord de principe pour le transfert de nouveaux pandas est signé en 2008 par le président chinois Hu Jintao et le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda durant la visite officielle au Japon d'Hu Jintao. Après plusieurs mois de négociations, Shintaro Ishihara, Gouverneur de Tokyo, annonce le 12 février 2010 que deux pandas devraient arriver dans la capitale japonaise en 2011. Les deux pandas choisis, Bi Li et Xian Nu, arrivent au Japon le 21 février 2011.

Le 10 janvier 2011, le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang en visite à Londres confirme au Royaume-Uni l’accord de son pays pour le transfert de deux animaux en Ecosse. L’accord est signé dans la Maison de Lancastre le même jour entre les représentants de la Société royale écossaise de zoologie (Royal Zoological Society of Scotland) et ceux de l'Association chinoise pour la conservation de la vie sauvage (CWCA). Tian Tian et Yang Guang rejoignent le zoo d'Edimbourg le 4 décembre 2011.

 


Arrivée de l'avion FedEx Panda Express sur le tarmac de l'aéroport d'Edimbourg, le dimanche 4 décembre 2011

 

Le 15 janvier 2012, c'est le zoo français de Beauval qui accueille Huan Huan et Yuan Zi.

Le 11 novembre 2009, le président chinois Hu Jintao en visite à Singapour, annonce l'arrivée prochaine d'une paire de pandas dans la République singapourienne, et ce à l'occasion du vingtième anniversaire, en 2010, de l'établissement des relations entre les deux pays. Ce partenariat est scellé lors d'une cérémonie de signature entre Hu Jintao et le Premier ministre Lee Hsien Loong le 12 novembre 2009. Deux pandas sont transférés au zoo singapourien River Safari le 6 septembre 2012.

Le samedi 11 février 2012, le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, le directeur du zoo de Toronto, John Tracogna, et le président et directeur du zoo de Calgary, Clement Lanthier, ont signé un accord à Chongqing, Chine, avec l'Association chinoise des parcs zoologiques (Chinese Association of Zoological Gardens) représentée par sa vice-présidente et secrétaire générale Madame Xie Zhong ; accord confirmant la venue de deux pandas au Canada pour une durée de dix ans répartie également entre les zoos de Toronto et de Calgary. Cette signature est intervenue alors que Stephen Harper était en visite à Chongqing, ville-étape d'un séjour de cinq jours en Chine, sur invitation du Premier ministre chinois Wen Jiabao, à l'occasion duquel le Premier ministre canadien a rencontré et s'est entretenu avec de hauts dirigeants chinois, et a assisté à la signature de plusieurs accords bilatéraux de coopération dans les domaines du commerce, des technologies, de l'éducation, de la sylviculture, de l'énergie et de l'agriculture. Deux pandas, la femelle Er Shun et le mâle Da Mao atterrissent à Toronto le 25 mars 2013.

A la rentrée 2013, le zoo belge de Pairi Daiza annonce qu'il recevrait dès 2014 un couple de pandas suite à un accord des autorités chinoises confirmé par le Premier Ministre chinois Li Keqiang à son homologue belge Elio Di Rupo le 11 septembre 2013 à l'occasion d'une rencontre bilatérale à Dalian (Chine). La femelle Hao Hao et le mâle Xing Hui sont arrivés le dimanche 23 février dernier sur le sol belge, où ils vont séjourner pour une durée de 15 ans.

 


Photo symbolique du Premier ministre belge, Elio Di Rupo, tenant une peluche panda devant la femelle Hao Hao
à son déchargement de l'avion - 23 février 2014 - © Jérôme POUILLE

 

Le 11 juin 2012, le Ministère malaisien de l'environnement et des ressources naturelles (Ministry of Natural Resources and Environment) annonce que la Chine allait prêter à la Malaisie deux pandas comme geste d'amitié dans le cadre des relations bilatérales entre les deux pays. Début avril 2012, de visite à Nanning en Chine à l'occasion de l'inauguration du parc industriel sino-malaisien de Qinzhou, le Premier Ministre malaisien Najib Razak (Datuk Seri Najib Tun Razak) réitère auprès de Wen Jiabao, son homologue chinois, le désir de la Malaisie d'héberger des pandas géants. L'accord final est officiellement signé le 15 juin 2012. Le transfert de Fu Wa et Feng Yi au zoo de Negara à Kuala Lumpur a eu lieu le 21 mai 2014.

Ces exemples démontrent le lien intime entre accueil du trésor national chinois et relations diplomatiques. Dans tous ces cas, l’arrivée des deux pandas a été précédée de négociations diplomatiques aux plus hauts niveaux et la Chine rappelle fréquemment que le transfert de pandas à des nations amies ne peut se faire qu’après l’aval formel de son président. Les négociations mélangent diplomatie, politique, économie et commerce.

 

Pour en savoir plus : les articles relatifs aux arrivées de pandas dans les zoos aux quatre coins du monde :

        > Fu Wa et Feng Yi sont arrivés en Malaisie le 21 mai, au zoo de Negara (23 mai 2014)

        > Arrivée de Hao Hao et Xing Hui en Belgique, au parc de Pairi Daiza (28 février 2014)

        > 25 mars 2013 : Er Shun et Da Mao ont atterri aujourd'hui à Toronto (Canada)

        > 7 septembre 2012 : Singapour a accueilli hier Kai Kai et Jia Jia

        > 17 janvier 2012 : Une arrivée médiatique pour Huan Huan et Yuan Zi en France dimanche 15 janvier

        > 6 décembre 2011 : Une arrivée médiatique en Ecosse dimanche dernier pour Tian Tian et Yang Guang

        > 23 février 2011 : Bi Li et Xian Nu sont arrivés au zoo de Tokyo, au Japon

        > 20 décembre 2010 : Arrivée d'un couple de pandas à Macao

        > 28 novembre 2009 : Wang Wang et Funi sont arrivés au zoo d'Adélaïde, en Australie

        > 23 décembre 2008 : Arrivée de Tuan Tuan et Yuan Yuan au zoo de Taipei, à Taïwan

        > 8 septembre 2007 : Arrivée de deux pandas à Madrid, Espagne

        > 12 octobre 2003 : Deux pandas envoyés en Thaïlande

        > 7 avril 2003 : Ya Ya & Le Le sont les 2 nouveaux pandas du zoo de Memphis (USA)

        > 2 pandas sont arrivés au zoo de Schönbrunn à Vienne (Autriche) le vendredi 14 mars 2003

 

Pour en savoir plus :

        > Les dessous du transfert de deux pandas en France et toutes les photos de leur arrivée en France

        > Tous mes comptes-rendus de visites dans les zoos hébergeant des pandas

        > Carte des zoos visités

        > Où voir des pandas hors de Chine : la liste actualisée des zoos qui hébergent des pandas hors de Chine

 

 

Zoos et centres de recherche et d'élevage en Chine 

En Chine, de nombreux zoos exposent l’ours noir et blanc. En plus des zoos traditionnels, la Chine compte à ce jour trois grandes institutions qui hébergent une population captive de pandas géants suffisamment importante en nombre d'individus pour élever l'espèce en captivité c'est-à-dire faire reproduire les adultes et prendre soin des jeunes auxquels ils donnent naissance. Il s’agit du Centre de sauvetage et de recherche sur les animaux sauvages du Shaanxi, de la Base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant et du Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant.

Des échanges de pandas ont régulièrement lieu entre ces zoos et ces établissements de recherches. Ces échanges permettent de varier les partenaires pour la reproduction, maximisant ainsi les échanges génétiques et limitant la consanguinité.

En 2015, la population captive de pandas géants dépasse les 400 individus, dont 49 se trouvent à l'étranger.

J'ai consacré une page spéciale de ce site aux centres de recherche et d'élevage du panda géant en Chine, je vous invite à la consulter pour en savoir davantage. Par ailleurs, j'ai visité de nombreux zoos en Chine et vous pouvez accéder à tous mes comptes-rendus et photos via le chapitre spécifique.

 


La femelle Lan Xiang au zoo de Chongqing - 8 mai 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Pour en savoir plus :

        > Les centres de recherche et d'élevage du panda géant en Chine

        > Mes comptes-rendus de visites des zoos

        > Carte des zoos et lieux visités en Chine

 

 

Les rôles de la population captive de pandas géants

Quels rôles joue la population captive de pandas géants pour la conservation de l'espèce en général ? Quels rôles jouent les zoos pour cet effort de conservation ?

Les contributeurs de l'ouvrage « Giant pandas - Biology, veterinary medicine & management » reconnaissent plusieurs valeurs pour la population captive de pandas géants :

   - une valeur éducative et d'ambassadeur : exposer des pandas en captivité, c'est permettre l'éducation et la sensibilisation des visiteurs aux caractéristiques de l'espèce mais également aux menaces qui pèsent sur elle et son habitat. C'est aussi permettre de parler des autres espèces qui partagent l'habitat du panda géant, des centaines d'espèces animales et végétales pour la plupart rares et endémiques.

   - une valeur d'assurance : les menaces d'extinction qui pèsent sur les pandas sauvages donnent un sens à la recherche et l'élevage en captivité ; d'autant plus que les fonds récoltés par la Chine au travers des locations sont destinés en partie à la protection des pandas sauvages.

   - une valeur monétaire :  les fonds versés par les zoos (un million de dollars par an environ) servent à la protection de l'habitat du panda et donc à de nombreuses espèces mais sont aussi investis dans des recherches scientifiques dont les découvertes rendent plus efficaces les efforts de protection. De même, l'exposition de pandas dans les zoos aide à convaincre les politiciens, mais aussi le secteur privé, à consacrer des fonds pour la conservation de l'espèce.

   - une valeur pour la connaissance universitaire : une population ex situ sert de ressource pour la recherche biologique basique et appliquée. Or une meilleure connaissance de l'espèce est indispensable pour une meilleure gestion de la population in situ.

   - une valeur inconnue pour le futur : maintenir des pandas géants en captivité peut avoir des avantages dans le futur, imprédictibles aujourd'hui, liés notamment au maintien d'une population viable génétiquement. Par ailleurs, mieux connaître le panda géant peut être bénéfique pour d'autres espèces.

Lors de l'Atelier sur le plan de gestion de la population captive de pandas géants (Captive management planning workshop), qui s'est tenu en décembre 1996, les spécialistes avaient défini le but à long terme du maintien en captivité de pandas géants : « Développer en Chine une population captive auto-entretenue de pandas géants qui aidera à soutenir sur le long terme une population viable dans le milieu sauvage. »

Il était communément admis qu'une population captive de 300 pandas permettrait d'obtenir une population auto-entretenue démographiquement et génétiquement diversifiée (retenant au moins 90% de diversité génétique de la population fondatrice) pour les 100 ans à venir, sans nécessité de prélèvement supplémentaire dans le milieu naturel. Ce chiffre est atteint depuis 2010 ; d'où l'intérêt dorénavant de mettre l'accent sur la qualité des naissances surtout dans une optique de réintroduction dans le milieu naturel d'animaux nés en captivité.

En 2009, cet objectif de 300 pandas captifs a été revu à la hausse par le Comité chinois chargé d'évaluer les techniques d'élevage du panda géant (Chinese Committee of Breeding Techniques for Giant Pandas) notamment pour prendre en compte une vision à plus long terme de rétention de cette diversité génétique. Pour maintenir cette même diversité génétique de 90% sur une période de 200 ans, et non plus de 100 ans, entre 400 et 600 individus sont nécessaires en captivité. C'est aujourd'hui l'objectif poursuivi en Chine mais il doit l'être en privilégiant 3 aspects qualitatifs : la gestion génétique, la reproduction naturelle, et les comportements parentaux. Plutôt que de mettre l'accent uniquement sur la quantité de naissance, il est préférable d'avoir des naissances de petits « bons » génétiquement parlant.

Pour cela, il est nécessaire au préalable de connaître la qualité génétique de chaque individu, afin de décider si ce dernier peut ou non participer à la reproduction. En effet, un individu qui serait sur-représenté dans la population captive (= qui aurait beaucoup de descendants) doit être écarté car il participe à un affaiblissement de la diversité génétique de la population captive. Connaître la qualité génétique de chaque individu (son taux de consanguinité, son taux de parenté moyen,...) permet de sélectionner les meilleurs individus et les meilleurs appariements pour la reproduction, que ce soit pour un accouplement naturel ou pour une insémination artificielle. Par exemple, un animal né dans le milieu naturel et incorporé dans la population captive à un moment donné qui n'aurait pas encore de descendant dans cette population captive doit être considéré comme prioritaire pour la saison de reproduction car ses gènes sauvages seraient ainsi intégrés à la population captive s'il a un descendant. Cette population captive serait ainsi plus diversifiée génétiquement parlant et elle retiendrait ainsi plus de diversité génétique en se rapprochant de la diversité génétique des populations sauvages.

Bien entendu, les aspects génétiques ne sont pas les seuls aspects de la qualité des individus. L'aspect comportemental est également primordial, notamment avoir des individus capables de se reproduire naturellement, des femelles d'être des mères compétentes...

Avec les efforts sans précédent depuis le début des années 2000 pour la protection du panda géant et de son habitat et l'augmentation du nombre de pandas en captivité, la réintroduction apparaît aujourd'hui comme prioritaire et devrait le rester dans les stratégies futures. C'est un des rôles essentiels joué par les centres de recherches et d'élevage du panda géant en Chine. J'ai détaillé le programme de réintroduction dans un chapitre spécifique.

Les zoos doivent poursuivre sans faille l'objectif d'éducation à la conservation, de sensibilisation des visiteurs, de la diffusion d'informations et de connaissances. L'éducation à la conservation est un élément clef de tout programme de conservation et une meilleure connaissance de l'espèce entraîne le désir de mieux la protéger. Au-delà du panda, l'éducation à la conservation est aussi bénéfique aux espèces animales et végétales dans leur ensemble ; mieux comprendre le fonctionnement de la nature permet de mieux la respecter. Cette éducation se dispense à la fois à l’échelle locale, auprès des populations qui vivent dans ou autour de l’habitat naturel du panda, mais aussi à des échelles plus éloignées, que ce soit en Chine ou partout dans le monde.

 

Une exposition dans les secteur des pandas qui suscite l'intérêt des visiteurs par la richesse
et la qualité des informations qu'elle apporte
Parc zoologique national de Washington - 6 septembre 2013 - © Jérôme POUILLE

 


Au zoo de Toronto (Canada), un bâtiment complet est dédié à l'éducation à la conservation et à l'information
des visiteurs. Plusieurs volontaires travaillent dans ce bâtiment pour expliquer aux adultes comme aux enfants
les différentes caractéristiques de l'espèce, ses mœurs, son alimentation, et de nombreux panneaux d'information
complètent les explications des volontaires. Les visiteurs doivent obligatoirement traverser ce bâtiment
avant de voir les pandas et ils sont captivés par la richesse et la qualité des informations et l'intérêt des visiteurs
pour ce bâtiment est indiscutable - 29 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

 

L'élevage en captivité, une méthode de conservation

Afin de remplir les rôles détaillés ci-dessus, le nombre de pandas en captivité est un élément clef. L'élevage en captivité, c'est-à-dire faire reproduire les pandas captifs et faire en sorte que les jeunes auxquels ils vont donner naissance survivent et puissent se reproduire à leur tour, est un des rôles primordiaux des centres chinois et des zoos qui exposent l'espèce. Retour sur les progrès de l'élevage en captivité de l'espèce.

Le 9 septembre 1963, Li Li donna naissance au premier bébé panda à naître en captivité, Ming Ming, le résultat d’un accouplement naturel avec le mâle Pi Pi au zoo de Beijing. Les scientifiques découvrirent avec surprise la taille minuscule d’un bébé panda. Ming Ming est morte au zoo de Changsha en août 1989.

En 1978, c’est le zoo de Beijing qui a mené un certain nombre d’expérimentations pour développer la connaissance scientifique sur l’électro-éjaculation du panda mâle et l’insémination artificielle de la femelle. En avril 1978, de la semence a été collectée par électro-éjaculation chez trois mâles et quatre femelles ont été inséminées. Le 8 septembre 1978, Juan Juan donnait naissance à des jumeaux, dont l’un est décédé 64 heures plus tard. Le second fut nommé Yuan Jing et était le premier succès d’insémination artificielle.

Concernant l’élevage par l’homme de bébés pandas, là aussi il fallut de nombreux tests et tentatives pour progressivement déterminer des standards pour l’élevage et la nutrition par l’homme de pandas nouveaux-nés. Le 7 septembre 1991, Dong Dong a donné naissance à des jumeaux à Wolong et le plus jeune, abandonné par sa mère et nommé Lu Di a été élevé par l’homme jusqu’à son 160ème jour où il est malheureusement décédé.

Le 15 septembre 1992, Yong Yong a donné naissance à des jumeaux, Yong Ming et Yong Liang, au zoo de Beijing. Yong Liang est devenu le premier panda à être complètement élevé par l’homme et à survivre.

Entre 1963 et 1987, la population captive était principalement constituée de pandas issus du milieu naturel. Entre 1988 et 1997, le nombre de naissances en captivité a augmenté rapidement si bien qu’en 1997 le nombre d’individus dans la population captive nés en captivité a atteint celui des individus nés dans le milieu naturel. Entre 1998 et aujourd'hui, les pandas nés en captivité remplacent peu à peu ceux nés dans le milieu naturel.

 


En 2006, 19 bébés pandas sont nés au centre de recherches de Wolong.
Parmi eux, 17 ont survécu. La photo montre leur première sortie, le 7 novembre 2006. © Pandaclub

 

Sur les 18 dernières années, de 1997 à 2014, un peu plus de 80% des 452 bébés nés en captivité ont survécu et environ une portée sur deux est multiple (jumelle et trois portées de triplés). C'est le Centre chinois de recherches et de conservation du panda géant qui a le taux de survie le plus élevé si l'on exclut le parc zoologique de Chimelong à Guangzhou qui n'a connu que deux naissances. Lorsque des jumeaux naissent, la mère panda ne peut s'occuper que d'un seul petit à la fois. Afin de permettre aux deux petits de survivre, l'homme s'occupe d'un petit pendant que la mère panda s'occupe du second et dans la plupart des cas, les petits sont régulièrement échangés afin que chacun des bébés puissent bénéficier du lait et des soins maternels. Cette méthode dite de l'alternance a nettement augmenté le taux de survie des portées jumelles.

Toutes les données détaillées sur les naissances en captivité depuis 1997 sont accessibles en cliquant sur le tableau ci-dessous :


CLIQUEZ SUR LE TABLEAU POUR L'AGRANDIR

 


Les 7 bébés qui ont survécu en 2012 à la base de Chengdu - 30 octobre 2012 - © Jérôme POUILLE

 

 

Assurer le bien-être des pandas captifs et développer le training médical

Un zoo moderne digne de ce nom se doit aujourd'hui d'assurer le bien-être des animaux qu'il héberge en captivité.

Dans la nature, la principale activité des pandas sauvages est la recherche de nourriture et sa consommation. En captivité, les pandas n'ont pas à chercher leur nourriture qui leur est distribuée à volonté ou presque. De même, avec les compléments nutritifs riches en énergie qu'ils reçoivent, globalement les pandas captifs passent moins de temps par jour pour leur alimentation que leurs congénères sauvages. Ce temps libre pour les pandas captifs doit être occupé avec d'autres activités afin qu'ils ne s'ennuient pas et qu'ils n'expriment pas de comportements stéréotypés.

Susciter des activités nouvelles à l'aide d'objets ou de stratégies permet d'enrichir le quotidien des animaux et ainsi d'améliorer leur bien-être. Il a été démontré que l'enrichissement avait un impact majeur sur plusieurs indices du bien-être psychologique. Les pandas régulièrement confrontés à des objets ou des stratégies d'enrichissement sont plus actifs et engagés dans des comportements divers de jeu et de non jeu. Ils expriment ainsi moins de comportements stéréotypés et montrent des signes de bien-être même en l'absence d'interaction directe avec un objet d'enrichissement. Par exemple, des études au zoo de San Diego (Etats-Unis) ont démontré que l'enrichissement occupait 2 à 3% du temps des pandas et améliorait leur bien-être plus tard dans la journée.

Par exemple, les animaux peuvent se voir offrir des blocs de glace avec de la nourriture emprisonnée ce qui allonge le temps d'occupation et sollicite la mastication ; les biscuits hautement fibreux et durs riches en énergie longs à mâcher et à ingérer remplissent un peu le même rôle. L'emploi de « puzzle nutritif » contenant des pommes, carottes, biscuits incite l'animal à le manipuler pour en extraire la nourriture. La fréquence et l'heure des repas doivent varier pour limiter l'attente de la nourriture souvent couplée à des comportements stéréotypés. Des objets manipulables sont également offerts dans les programmes d'enrichissement. Ils sont choisis sur la base de leurs propriétés physiques qui facilitent des opportunités comportementales différentes.

Avant de retenir et de remettre un accessoire aux animaux, ce dernier fait l'objet d'une étude spécifique pour vérifier qu'il remplisse un certain nombre de critères (exemple : s'assurer qu'il ne présente pas de danger pour l'animal, le personnel, les visiteurs ; s'assurer qu'il ne peut pas être ingéré ; s'assurer qu'il remplisse un objectif comportemental préalablement défini...). De la même façon, l'accessoire remis fait a posteriori l'objet d'une évaluation, ce qui permet d'améliorer les futurs objets.

 


La femelle Feng Yi interagit avec un pneu suspendu à son arbre. Elle va jouer avec, puis le décrocher,
puis jouer à nouveau à plusieurs reprises avec. Il finira dans l'eau de son bassin.
Zoo de Negara, Kuala Lumpur (Malaisie) - 6 avril 2015 - © Jérôme POUILLE

 


Funi interagit avec une serviette positionnée sur une branche
Zoo d'Adélaïde (Australie) - 18 août 2013 - © Jérôme POUILLE

 

De plus en plus de zoos abritant des pandas mettent en place des plans d'enrichissement, qui consistent en fait en une série de mesures visant à améliorer l'environnement des animaux captifs. Cet environnement concerne la structure même de l'enclos et de l'habitat (enrichissement environnemental) mais aussi le rôle et l'importance de l'ensemble des objets mis à la disposition des animaux. L'enclos et ces objets doivent tous les deux avoir pour objectifs de développer, de stimuler et d'augmenter les choix comportementaux des animaux captifs pour que le comportement de ces derniers se rapproche le plus possible de celui de leurs congénères sauvages. Le but est bien de lutter contre l'apparition de comportements stéréotypés (exemple : l'animal tournant en rond dans son enclos) et de privilégier et stimuler le maintien de comportements physiques et mentaux normaux.

Ces plans d'enrichissement intègrent principalement 5 facteurs : le développement des comportements communicatifs, la variété des habitats de l'enclos (y compris la végétation, les points d'eau, les zones d'ombre...), le développement des opportunités sensorielles, le développement des opportunités cognitives, le développement des activités liées à la nutrition (cacher les aliments, éparpiller la nourriture...).

 


Les installations des pandas au zoo de Washington se composent de trois grands enclos extérieurs,
à l'aspect naturel et au design travaillé pour imiter le milieu naturel du panda. Très verts, diversifiés,
plantés d'arbres et de végétaux, ornementés de grottes et de bassins, ils offrent diverses possibilités
d'exploration aux pandas, d'intimité, d'enrichissement, et apparaissent comme très naturels pour les
visiteurs. Deux niveaux de circulation sont accessibles aux visiteurs, en bas et en surplomb, ce qui offre
de nombreux angles d'observation, particulièrement intéressants au regard de l'aspect végétalisé des enclos
qui pourrait limiter les possibilités d'observation.
Parc zoologique national de Washington - 6 septembre 2013 - © Jérôme POUILLE

 

Limiter le stress des animaux captifs passe aussi par le training médical. Appelé scientifiquement le conditionnement opérant ou encore le renforcement positif, il consiste à apprendre aux pandas d'adopter telle ou telle position, selon l'ordre donné, en échange d'une récompense. Ce training est important car mené régulièrement, il permet au vétérinaire lorsque cela est nécessaire de pratiquer des examens médicaux simples, non invasifs, et ainsi d'éviter des anesthésies à répétition ainsi que du stress. Ainsi, par exemple, les vétérinaires de la base de Chengdu peuvent réaliser des prises de sang, des échographies, des relevés de mensurations ou encore des prélèvements cellulaires pour la reproduction sans anesthésier l'animal.

 


Prise de sang pour Wu Yi. Sa patte a été rasée sur une petite surface pour faciliter cet examen
Base de Chengdu (No.1 Panda house) - 25 juin 2013 - © Jérôme POUILLE